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Le petit monde de Stephanus
15 juin 2012

Agissements douteux d’un collègue fourbe. Comment retrouver grâce auprès de ma hiérarchie ?

Comme vous le savez, mon cœur a été brisé ce week-end lorsque j’ai découvert que ma Michèle entretenait une relation à caractère sexuel avec un homme « au teint hâlé » (pour utiliser un vocable politiquement correct et ne pas sombrer dans la facilité consistant à user de mots trop connotés, comme par exemple le mot « métèque », qui conviendrait pourtant parfaitement à la situation, mais qui risquerait de choquer les plus prudes d’entre vous). Pour employer une expression qu’affectionne particulièrement Jean-François, le commercial originaire de Ploërmel (56) qui officie au quatrième étage de mon entreprise, Michèle m’a fait de belles « cornes au cul ». Comprenez par-là que, en dépit du fait que l’expression ne m’enchante guère et me blesse considérablement dans mon amour-propre – pour le peu qu’il en reste – me voilà bel et bien cocu jusqu’à la moelle.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, je suis en conflit depuis quelques jours avec un nouveau collègue, embauché dans mon service il y a environ deux mois, et qui cherche visiblement à me porter préjudice.

Pourtant, j’avais salué son arrivée avec beaucoup de soulagement, et je m’étais promis de faciliter l’intégration de Lang Tang dans l’entreprise. Il faut dire que ce Chinois originaire de Séoul, est arrivé en France il y a moins d’un an, et je souhaitais le mettre à l’aise afin qu’il se sente chez nous comme chez lui.

Je l’ai donc accueilli comme il se doit, le prenant sous mon aile et le protégeant des quolibets de mes collègues qui, dès le premier jour, l’ont taquiné sur sa couleur de peau et l’ont raillé sur son nom qu’ils jugeaient – je cite – « rigolo ».

Je lui ai appris les bases de la culture culinaire française, lui expliquant notamment que chez nous, il faut manger avec une fourchette et non avec des baguettes, que nous ne nous gavons pas de tajine à tous les repas, et que nous préférons la farine de blé noir à la farine de manioc.

Je l’ai initié à l’art hexagonal, lui faisant découvrir nos plus grands talents musicaux (Mylène Farmer et Francis Cabrel, entre autres), et les œuvres éternelles du patrimoine cinématographique français (Opération Corned Beef, Le Cinquième Élément, Le Huitième Jour).

Professionnellement, je l’ai épaulé, je l’ai conseillé, je l’ai formé, bref, j’ai contribué à faire de lui un salarié modèle, apprécié de ses collaborateurs, et très bien considéré par sa hiérarchie. Grâce à toute l’attention et la prévenance dont j’ai fait preuve vis-à-vis de lui, il a gagné en confiance et en assurance, ce qui l’a aidé à devenir un collaborateur incontournable, véritable pivot au sein de l’entreprise.

Mais rétrospectivement, je me dis que j’ai pêché par excès de zèle, car la croissance exponentielle de l’estime de mon Directeur des Ressources Humaines (DRH) pour « Gang-Bang » (surnom donné par ce boute-en-train de Jean-François, qui a trouvé là un moyen mnémotechnique de se rappeler approximativement du patronyme de l’Asiatique) s’est parallèlement accompagnée d’une perte de confiance de mes supérieurs envers ma personne.

Depuis environ deux semaines, j’ai en effet la désagréable sensation que l’on ne me confie plus de dossier important, que l’on ne me demande plus mon avis sur les questions épineuses. À l’inverse, le Chinois est souvent sollicité, ses conseils sont systématiquement jugés de bon aloi et je ne crois pas me tromper en disant qu’il est en passe de me supplanter. J’irais même jusqu’à affirmer qu’il a fait cela délibérément, et qu’il a profité de ma gentillesse et de mes faiblesses pour mieux me court-circuiter.

Comme beaucoup de gens issus de ces pays là, je trouve que son regard est fourbe, et indique – sans l’ombre d’un doute – que cette ordure venue d’Orient a prémédité son méfait. En somme, j’ai la désagréable sensation d’avoir été le dindon de la farce.

Je ne supporte pas l’idée que ce satané carriériste ait pu se servir de moi pour arriver à ses fins, je ne supporte plus le rictus continuellement affiché sur sa face jaunâtre, je ne supporte plus de devoir serrer sa main moite tous les matins.

Comment pourrais-je l’éliminer professionnellement, de manière à retrouver la cote auprès de mes supérieurs hiérarchiques ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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