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Le petit monde de Stephanus
25 juin 2012

Licenciement à l’horizon. Comment me sortir à court terme de cette mauvaise passe ?

Après une phase d’euphorie qui n’aura duré que quelques jours, j’ai de nouveau sombré dans le chaos et, à l’instar de Squelettor dans La Guerre des Étoiles (fabuleuse trilogie de Steven Spielberg), j’ai eu la désagréable impression que les forces du mal s’emparaient de mon esprit, pour occuper petit à petit le moindre méandre de mes tissus cérébraux.

Pourtant, la semaine dernière encore, le moral était au beau fixe : j’avais réussi à prendre du recul par rapport à mes problèmes, à oublier mes déboires sentimentaux, à faire preuve de nonchalance et de décontraction au travail et, pour tout vous avouer, j’ai même failli prendre ma carte à la CFE-CGC (Confédération Française de l’Encadrement – Confédération Générale des Cadres). Je me suis toutefois raisonné au dernier moment, en considérant les risques qui existaient à fréquenter des salariés « encartés », et la possibilité d’une contagion bolchevique après un lavage de cerveau en bonne et due forme. D’après certains de mes collègues, en effet, on commence par se syndiquer, et on finit très vite par voter Jean-Pierre Chevènement, voire Julien Dray.

J’ai donc renoncé à ce projet fugace, mais continuais néanmoins à prendre la vie du bon côté, suivant les préceptes que je m’étais fixés. Bref, sans pour autant tomber dans le stupre et la consommation de produits réprouvés par Michèle Alliot-Marie, je me sentais transformé, libre, et désireux de croquer la vie et les croupes féminines à pleines dents.

Mais ce vernis de façade a rapidement craqué, comme le maquillage vulgaire qui orne le visage de Marion Cotillard, l’interprète pourtant sublime de Madame Butterfly dans le dernier film de Luc Besson, ce dandy du cinquième art.

Je vous relate très précisément les faits qui m’ont replongé dans la déprime : alors que je faisais la queue mardi dernier au restaurant d’entreprise, feignant d’hésiter dans le choix de mon plat chaud pour avoir le loisir de me délecter du décolleté presque vulgaire de la cantinière, j’ai aperçu le collaborateur chinois responsable de tous mes déboires professionnels, occupé à choisir son dessert, pesant visiblement le pour et le contre entre une salade de fruits industrielle agrémentée de petits copeaux de noix de coco et une crème au citron (qui aurait été en harmonie parfaite avec son teint).

Nos regards se sont croisés, un sourire empreint de malice a illuminé son visage, et j’ai clairement distingué qu’il donnait un coup de coude à son voisin de gauche en lui glissant quelques mots à l’oreille. Fort logiquement, j’ai tout de suite pensé que cette petite merde était en train de se « payer ma fiole », si vous me pardonnez l’usage de cette expression populaire, que l’on n’entend plus guère que dans la tribune Boulogne du Parc des Princes. Je me suis efforcé de maîtriser ma colère, essayant de me persuader que j’étais victime d’une crise de paranoïa, mais tout me laissait croire que j’avais bel et bien été la victime des railleries du petit être bridé, et c’est alors que j’ai craqué.

Après avoir saisi un rouleau de printemps aux fruits de mer qui trainait dans le buffet d’entrées, je me suis rué sur le petit arriviste du Pays du Soleil Levant, et je l’ai saisi à la gorge d’une main, en lui introduisant de l’autre la préparation culinaire asiatique au fond du gosier.

Par la suite, plusieurs personnes qui avaient assisté à cette scène inattendue se sont ruées sur moi pour me maîtriser au sol. Je ne me souviens plus de la suite des évènements, et me rappelle uniquement m’être réveillé sanglé sur un lit d’hôpital.

J’ai appris quelques heures plus tard que Gang Bang s’en était sorti sans dommage corporel, mais qu’une procédure de licenciement était toutefois en cours à mon encontre, compte tenu de l’extrême violence de mon acte.

Depuis ce triste incident, le petit con aurait regagné son pays afin de se « ressourcer » (d’après ses propres mots), apparemment traumatisé par cette agression. Je suppose que pour l’occasion, il a dû bénéficier gracieusement de jours de congés exceptionnels, venant s’ajouter aux cinq semaines réglementaires.

Pour ma part, je suis en observation dans le service psychiatrique du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Rennes (35). Les quelques sorties qui me sont allouées me permettent d’aller voir ma famille, mais également de vous écrire, et je vous lance donc aujourd’hui un poignant appel au secours : j’ai été trompé par une femme que je croyais dévouée et fidèle, je me suis rendu coupable de tentative d’étouffement d’un ressortissant étranger, je vais bientôt perdre mon travail,… Me voilà sans repère, sans but, sans considération de la part de mes pairs, bref, je me retrouve dans la plus grande nudité sociale, et pour parler trivialement, je dois dire que je me sens au bout du rouleau (de printemps).

Comment réussir à recouvrer le moral pour me permettre de rebondir ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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