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Le petit monde de Stephanus
15 janvier 2013

Appel à témoin(s). Où puis-je retrouver des individus ayant assisté à un concert de punk à Brest (29) ?

J’ai profité du week-end pour rendre visite à mon jeune frère qui, je vous le rappelle, habite à Brest (29).

Je vous ai très peu parlé de mon frère, mais s’il y a quelque chose qui le caractérise, c’est bien son penchant pour l’alcool et pour les musiques un peu hard-trash (pour employer des termes chers aux journalistes « dans le coup »). La dernière fois que je lui avais rendu visite, si vous vous en souvenez, nous étions allés voir un concert de « hip-hop », genre musical pratiqué essentiellement par de jeunes garçons d’origine africaine. J’avais assez peu apprécié ce spectacle, à cause de la violence que les paroles véhiculaient, mais également à cause de l’odeur de sueur et de marijuana qui infestait les lieux.

Pour ne pas rester sur un échec, mon frère a absolument tenu à m’amener une nouvelle fois à un concert, afin de me faire découvrir un genre musical inédit, dont je n’avais jamais entendu parler : le « punk ». Très méfiant, j’ai d’abord été réticent à l’accompagner, mais après quelques verres de – mauvais – whisky agrémenté de jus d’orange, je me suis décidé à venir avec lui en me disant que si la musique ne me plaisait pas, je pourrais toujours payer quelques godets aux jeunes femmes qui ne manqueraient pas de se présenter au comptoir du bar jouxtant la salle de concert, histoire de leur faire du charme et de leur proposer une petite giclée.

Arrivé devant le lieu de la soirée, j’ai pu constater que la faune qui faisait la queue pour rentrer dans la salle était assez mal fagotée. Beaucoup de jeunes aux cheveux sales, notablement éméchés, certains tenant à la main des bouteilles de vin en plastique, d’autres buvant des bières de marque Köenigsbier. Le plus étonnant était la présence de personnes au look capillaire désopilant : rasées sur les côtés, ne laissant au sommet du crâne qu’une masse de cheveux décolorés dressés vers le ciel, semblant tenir avec de la gomina.

Autant vous dire que j’étais de loin le mieux habillé avec mon petit costume de velours beige et mes mocassins assortis. Je me suis frotté les mains, pensant qu’il me serait aisé de séduire les donzelles que je croiserais, étant donné le contraste saisissant entre la laideur des autres mâles et ma classe naturelle. Mais une fois rentré à l’intérieur du site, j’ai rapidement déchanté : les femmes qui s’y trouvaient étaient à peu près aussi vilaines que leurs homologues masculins : jupes écossaises, collants vulgaires, bouche, nez – et très probablement lèvres vaginales – percés, maquillage outrancier, coiffure à la « Arlette Chabot » un lendemain de cuite, etc.

Il était hors de question que j’introduise le moindre centimètre de ma bite dans la vulve d’une de ces créatures.

Renonçant à mon plan drague, je me suis rendu dans la salle de concert en compagnie de mon frère, pour y écouter un groupe qui répondait au nom ridicule de Banane Métalik.

Et c’est là que tout est parti « en roubignole », comme disait si souvent mon oncle auvergnat (amateur de bon vin et de nécrophilie).

Me happant par la cravate, un jeune homme aux cheveux ras avec d’énormes rouflaquettes m’a ensuite poussé au milieu d’une foule située devant la scène, foule dont les membres exécutaient une sorte de danse violente en se jetant les uns contre les autres. J’ai ainsi eu l’impression, à l’instar de Corinne Charby dans les années 80, d’être « comme une boule de flipper » (qui roule), pendant de longues minutes. Mais contrairement à l’ode écrit par la poétesse suscitée, ce ne sont pas « mes châteaux d’équateurs » qui se sont écroulés, mais bien votre serviteur. Exténué à force d’être balancé à droite et à gauche, et perdant le sens de l’équilibre à cause de l’alcool que j’avais ingurgité en guise d’apéritif, j’ai senti mes jambes flageoler et je suis tombé à la renverse, me faisant ensuite piétiner comme un vieil étron par de nombreuses paires de rangers, de Doc Martens et de bottes en cuir.

Mon frère a fini par me tirer de là, en me relevant, puis en me portant à l’extérieur de la salle. De retour chez lui, je me suis rendu compte que mon pantalon était à moitié déchiré, et que ma chemise comportait des traces de brûlures de cigarettes, ainsi que des tâches de bière, de vomi, et de rouge à lèvres qu’il me semble difficile de faire partir au lavage, même à soixante-dix degrés.

Je compte écrire un courrier aux organisateurs de ce concert pour leur signifier ma détermination à porter plainte, mais il me faudrait des éléments tangibles pour prouver que mes vêtements ont bien été détériorés au cours de ce rassemblement.

Est-il possible que je puisse solliciter d’éventuels témoins, en lançant un avis de recherche par le biais d’une petite annonce passée dans l’édition locale du Télégramme de Brest ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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