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Le petit monde de Stephanus
25 janvier 2012

Mépris appuyé de la part de certains élus du CE (Comité d’Entreprise). Se doutent-ils de la duperie ?

Me voici de retour chez moi après un périple à Saint-Quentin-en-Yvelines (78) pour une réunion « pas piquée des hannetons ».

Je vous explique le topo : j'ai été récemment élu au Comité d’Entreprise (CE) de ma boîte. Me présenter aux élections professionnelles n'est pas une idée qui m'est venue spontanément, mais qui m'a été soufflée par mon chef de service.

Je n’avais jamais envisagé, auparavant, d’endosser un mandat électif, avec la lourde tâche de représenter mes collègues dans une instance de l’entreprise. Il s’agit là d’une activité qui était de nature à me prendre beaucoup de temps. De surcroît, il était hors de question que je décide de me battre pour défendre mes collaborateurs. Enfin, je ne souhaitais pas risquer d’être perçu comme un agitateur par ma hiérarchie, à qui j’ai toujours consciencieusement léché le rectum.

Toutefois, moyennant une substantielle augmentation de salaire, mon chef m'avait demandé il y a quelques semaines de me présenter en tant que candidat « sans étiquette » aux élections du Comité d’Entreprise (CE) afin d’y limiter le nombre d'élus syndiqués. Jouissant d'une aura et –  il faut être franc –  d'un certain sex-appeal auprès de mes collègues, j'ai été élu avec brio en début de mois – avec l’aide d’un stagiaire récemment embauché au service du personnel, qui a eu la bonne idée de bourrer les urnes avec de faux bulletins –  et je me suis donc rendu à la première réunion qui visait à clarifier le fonctionnement du Comité d’Entreprise (CE) pour les quatre prochaines années, et à aborder les questions relatives à la renégociation des salaires, primes, et avantages en nature.

Au préalable, mon Directeur des Ressources Humaines (DRH) m'avait envoyé un mail me détaillant (au mot près) tout ce que je devais dire lors de cette réunion.

C'est donc avec assurance que j'ai pris la parole à plusieurs reprises, expliquant que dans le contexte économique actuel, il serait malvenu de demander des augmentations de salaires conséquentes pour l’année prochaine. Comme me l'avait demandé mes supérieurs, j'ai également défendu (avec une certaine prestance) la baisse de la valeur des tickets restaurant, ainsi que la suppression de la prime de naissance et de la prime de mariage. Quant à une potentielle hausse des frais de déplacement revendiquée par les autres élus représentant les principales centrales syndicales, je m’y suis opposé fermement, en objectant que les salariés pouvaient opter pour le choix d’hôtels moins onéreux (type Première Classe) ou de restaurants moins huppés (genre Flunch).

J’ai parachevé mon analyse critique de leurs revendications, en indiquant que l’octroi d’un jour de congé exceptionnel pour la journée du 24 décembre était une très mauvaise idée, qui nuirait très probablement à la motivation des équipes, à la rentabilité de l’entreprise et donc, de fil en aiguille, aux dividendes qui seraient versés aux actionnaires l’année prochaine. 

Après réflexion, je me demande si mon statut de « sous-marin » à la solde de la direction n'a pas été suspecté par certains collègues syndiqués, siégeant à mes côtés au Comité d’Entreprise (CE). En effet, en milieu de réunion, je me suis absenté pour me rendre aux water-closets. Cet interlude a duré de longues minutes (il faut dire que le midi-même, j'avais mangé une potée bavaroise à la Taverne de Maître Kanter en compagnie de mon Directeur des Ressources Humaines (DRH), qui tenait à me donner ses ultimes instructions).

Lorsque je suis revenu dans la salle, j’ai pu constater que mes lunettes (que j'avais imprudemment laissées sur la table) avaient été brisées en deux. En outre, à l'issue de la réunion, j'ai remarqué que la plupart des autres élus me jetaient des regards noirs et ont semblé moyennement apprécier la tape dans le dos que m'a donnée le PDG (Président Directeur Général) au moment de me saluer.

Enfin, après avoir regagné ma voiture dans le parking en fin de journée j’ai eu la triste surprise de constater que les pneus de mon véhicule (type quatre roues motrices) avaient visiblement été crevés à l’aide d’un objet pointu de type tournevis, qui avait laissé des traces de lacération profondes dans le caoutchouc.

J'ai peur que notre petit stratagème n'ait été démasqué et me demande que faire. Devrais-je prendre ma carte dans un syndicat pour brouiller les pistes et faire croire que je suis réellement du côté des salariés et non de la direction ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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