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Le petit monde de Stephanus
25 avril 2013

Remboursement d'un billet de match. Puis-je contacter la Ligue Nationale de Football (LNF) ?

Comme je vous l’ai succinctement expliqué, j’étais le week-end dernier sur Paris (75), avec deux idées en tête :

1) Finaliser une relation avec une femme rencontrée sur Internet, et en profiter pour renouer avec une activité sexuelle débridée : l’objectif n’a pas été atteint.

2) Assister à la finale de la Coupe de la Ligue de football : cette mission a également avorté, et c’est l’objet de ma question du jour.

J’avais pourtant bien planifié mon voyage. Connaissant très mal la région parisienne, j’avais demandé des conseils à mes collègues de travail, de manière à me rendre facilement au Stade de France. J’ai donc suivi à la lettre les consignes de Ghislain, le statisticien de mon équipe originaire du Puy-de-Dôme (63), mais lorsque je suis sorti de la station de métro, et alors que je m’attendais à voir les abords du stade grouillant de supporters joviaux et peinturlurés, j’ai pu constater avec stupeur que les rues étaient quasiment vides. M’inquiétant de ce calme qui régnait à deux heures du coup d’envoi de la rencontre, je me suis renseigné auprès d’un badaud qui avait une tête plutôt sympathique et qui m’a aussitôt ri en nez, en me traitant de « gros enculé de provincial ».

C’est alors que j’ai réalisé mon erreur, induite par cette petite enflure de Ghislain : je n’étais pas devant le Stade de France, mais bel et bien devant le Parc des Princes, ce qui expliquait l’absence de tout supporter rennais ou guingampais dans le secteur.

Alors que je m’apprêtais à reprendre le métro, j’ai été alpagué par une bande de jeunes gens qui m’ont demandé si j’étais breton. Trahi par l’écharpe rouge que j’avais autour du cou, je n’ai pu nier mon identité rennaise, à la plus grande joie des solides gaillards – fort sympathiques au premier abord – qui m’ont affirmé avoir également « des racines celtes », et m’ont donc invité à prendre une bière avec eux. Bien que stressé à l’idée de rater le début du match, j’ai accepté la proposition, et nous nous sommes donc rendus dans une brasserie qui jouxte le stade.

Après avoir avalé d’une traite mon panaché, j’ai souhaité prendre congé de mes gentils camarades pour me rendre au plus vite au Stade de France, mais ils m’ont ordonné de reprendre un autre verre, que je n’ai pu refuser. Suite à cela, Max a tenu à payer un nouveau coup, puis ce fut au tour de Stanislas, Michel, Sam, et Jean-Noël de remettre une tournée. L’alcool faisant peu à peu son effet, les langues se sont déliées, et j’ai compris que ces jeunes gens étaient de fervents supporters du Paris (75) Saint-Germain (PSG). Au fil de la discussion, j’ai également compris qu’ils avaient quelques sympathies pour les mouvements d’extrême-droite et j’ai commencé à me sentir mal à l’aise, d’autant plus que les autres clients du bar nous regardaient avec un air réprobateur.

Lorsque l’un de mes compagnons – qui se faisait appeler Jürgen, sans doute en référence à un célèbre footballeur germanique des années 80 – a commencé à entonner des chants en langue allemande (qui me rappelaient étrangement les documentaires que j’avais visionnés en classe de troisième dans le cadre de mes cours d’Histoire), j’ai senti qu’il était vraiment temps de m’éclipser, et j’ai prétexté une envie d’uriner pour me rendre aux toilettes.

Par miracle, les sanitaires comportaient une fenêtre qui donnait sur l’arrière-cour, m’offrant ainsi la possibilité de me sauver en toute discrétion. Cependant, au moment de sauter pour m’agripper au rebord, le petit morceau de carton qui devait m’ouvrir les portes du match de football est tombé de ma poche, pour choir dans la cuvette des toilettes qui était remplie d’un liquide jaune-brun rappelant la couleur des cheveux de ma tante Jeanine, et qui avait visiblement été expulsé du tube digestif d’un individu ayant abusé de nourriture indienne. Dégouté à l’idée de devoir plonger ma main dans cet épais bouillon aux relents de curry, je m’apprêtais tout de même à remonter la manche de mon veston pour récupérer le précieux sésame, lorsque quelqu’un a commencé à tambouriner à la porte en m’ordonnant de sortir. J’ai reconnu la voix avinée de Hans, l’un des compères avec qui je venais de boire quelques chopines, qui avait semble-t-il compris que mon « envie pressante » n’était qu’un prétexte pour prendre la fuite. Abandonnant l’idée de reconquérir ma place, et considérant que les coups d’épaules du colosse scandinave étaient sur le point de venir à bout du verrou des water-closets, j’ai prestement atteint la fenêtre pour m’enfuir du bar sans demander mon reste, laissant derrière moi, au fond d’une cuvette remplie d’immondices, tout espoir d’assister au match qui avait pourtant motivé ma venue sur la capitale.

Ma question, introduite de manière un peu longue je vous l’accorde, est donc la suivante : pensez-vous qu’il existerait un moyen de me faire rembourser ma place, quitte à narrer ma mésaventure auprès d’un représentant de la Ligue Nationale de Football (LNF) ?

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  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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