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Le petit monde de Stephanus
2 avril 2014

Pertes de temps à répétition. Comment résoudre les tracas urinaires de mon collègue ?

Salut aux jeunes, et bien le bonjour aux vieux.

Excusez cette entrée en matière inhabituelle mais, sans volonté de souligner un clivage générationnel, j’ai pris la décision d’adapter mon discours à l’âge de mon lectorat et d’être donc familier avec les adolescents boutonneux qui puent de la gueule, et plus respectueux envers les individus âgés qui, par leur savoir, leur culture et leur vécu, méritent un peu mieux qu’un vulgaire salut lancé « à la cantonade » (à ne pas confondre avec le riz du même nom, que les Vietnamiens aiment agrémenter de petits pois et de saucisson sec).

Contrairement à mon habitude, ce n’est pas du Mans (72) que je vous écris ce matin. Je suis actuellement en Corse dans le cadre d’un déplacement professionnel, accompagné par un contrôleur de gestion de ma boîte que je ne connaissais pas auparavant. Nous sommes arrivés sur Ajaccio (2B) lundi en milieu de soirée, et avons pris une voiture de location pour nous rendre directement à l’hôtel.

Quelle ne fut pas ma déception lorsque, arrivé devant l’établissement, j’ai constaté que la plaque du Ministère du Tourisme apposée sur la vitrine ne comportait que trois étoiles. Les moins fortunés d’entre vous et ceux qui manquent cruellement de goût, jugeront qu’un hôtel de ce type comporte un confort largement suffisant. Pour ce qui me concerne, je vous rappelle que je suis cadre dirigeant dans une grande société d’assurance, et que cela implique un certain standing lors de mes déplacements, d’où ma colère à l’idée de passer deux nuits dans un vulgaire hôtel de passe. Pour le coup, j’ai vraiment l’impression que l’assistant qui était chargé de réserver l’hôtel s’est moqué de moi, pour ne pas dire qu’il s’est littéralement foutu de ma gueule. Je pense qu’il faut mettre cela en lien avec la mauvaise volonté que j’ai détectée chez certains collaborateurs de mon équipe depuis quelques temps et il me faudra donc, dès mon retour sur le continent, songer à corriger ce petit imbécile.

À part ce fâcheux incident qui a eu le don de me mettre de mauvaise humeur dès mon arrivée sur l’Île de Beauté, mon séjour se passe plutôt bien. Paysages magnifiques, spécialités culinaires succulentes, autochtones accueillants quoiqu’un peu bourrus voire parfois bourrés, femmes sublimes à l’entrejambe avenant et à l’anus que l’on aimerait retourner. Ces différents éléments se combinent pour donner un mélange savamment dosé et délicieusement savoureux, comparable à une sauce au curry de chez Oncle Ben’s, homme de couleur sympathique s’il en est.

Cette référence au vieux black me permet de placer là une transition subtile, pour arriver au thème de ma question du soir : en effet, le collègue dont je vous ai parlé et qui m’accompagne dans le cadre de ce périple insulaire est lui aussi un homme de couleur, quoi qu’un peu plus pâle que l’autre dealer de riz.

Il se prénomme Ali, il est plutôt chaleureux, mais il a des mœurs étranges. D’origine libanaise, il ne peut résister à l’envie de boire du thé à longueur de journée. Plus précisément, il s’agit d’une spirale infernale dans laquelle il se fourvoie dès l’aube.

À l’instar du guide suprême de son pays Abdelaziz Bouteflika, Ali est un bon vivant témoignant d’un embonpoint assez marqué, qu’il entretient quotidiennement à partir de six heures du matin par de petits déjeuners copieux composés de fromages divers, de viennoiseries et de céréales à base de fibres qui doivent conférer à ses étrons une texture plutôt agréable en fion. Pour l’aider à digérer, il accompagne ces victuailles de plusieurs bols de thé. De facto, il a envie d’uriner à partir de neuf heures du matin. Or il faut savoir que, dans le cadre de notre séjour en Corse, nous faisons du porte-à-porte et sommes donc fréquemment en train d’arpenter les rues d’Ajaccio (2B).

Et que faites-vous en général, lorsque vous êtes dans la rue et que vous avez envie d’uriner ? Si vous êtes un petit porcelet sans le sou (genre : un jeune), vous vous engouffrez sous un porche pour y soulager votre envie naturelle, ce qui est polluant et dangereux, car il ne faut pas perdre de vue qu’une personne âgée risque de glisser dans votre flaque d’urine et de se casser, au mieux la binette, au pire le col du fémur.

Si vous êtes un peu plus civilisé – ce qui est le cas d’Ali, malgré ses origines ethniques – vous partez à la recherche d’un débit de boisson afin d’utiliser les toilettes de l’établissement. Seulement vous n’êtes pas sans savoir que les tenanciers de bistrot ne sont pas des tendres, et qu’il faut avoir consommé avant d’utiliser leurs water-closets. Et – je vous le donne en mille – Ali ne trouve jamais rien de mieux que de commander un thé avant de se rendre aux gogues. Du coup, il a de nouveau envie de se vidanger la vessie une heure après, d’où la nécessité de trouver un autre troquet, où cet abruti commandera un nouveau thé avant de se soulager, etc.

Comment briser ce cercle vicieux qui fait perdre énormément d’argent à l’entreprise, étant donné que ce petit pingre passe toutes ses consommations en note de frais ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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