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Le petit monde de Stephanus
17 avril 2014

Gros problèmes d'audition à quarante-trois ans. Cette situation devrait-elle m’alarmer ?

Je ne voudrais pas, une fois de plus, vous effrayer inutilement en laissant croire que je suis sur le point de tomber dans les affres de la dépression. La situation n’est pas aussi désespérée que cela, mais elle mérite toutefois que je m’y arrête, pour vous faire part du désarroi qui m’a saisi ces dernières heures, après que je me fus rendu compte que mon horloge biologique tourne bel et bien, et que la machine huilée que constituait autrefois mon organisme commence dorénavant à se rouiller et à montrer quelques signes de faiblesse.

Je ne parlerai pas, pour le coup, de mes pannes érectiles, qui sont monnaie courante depuis quelques mois, et que je juge plutôt banales. Ce sont des petits désagréments qui arrivent à chacun d’entre nous. D’ailleurs, que celui qui n’a pas eu une ridicule demi-gaule devant une bombe sexuelle me jette la première pierre...

Pour ma part, j’ajouterai que ces érections semi-solides s’expliquent également par la qualité des conquêtes que je draine dans mes draps drus (j’espère que vous apprécierez à sa juste valeur cette allitération du plus bel effet). Car si certains d’entre vous ont la capacité de séduire de plantureuses créatures avec une taille de guêpe, des seins en pomme et un croupion savoureux, je suis plutôt du genre à ne récolter que des femmes qui taillent du 44 bien tassé, dont le poitrail ressemble à de vieux gants de toilette qu’on aurait lestés avec des boules de pétanque, et dont le fessier a l’odeur et le goût d’un boudin antillais qui aurait été cuisiné par un Norvégien.

Bref, pour continuer sur la voie de la métaphore, je fais partie de ces clients de supermarché qui viennent faire leurs courses en fin de journée et qui ne trouvent dans les cageots que de vieilles tomates coulantes, tandis que les consommateurs qui ont pu faire leurs emplettes au petit matin ont eu la chance d’avoir accès aux fruits les plus savoureux.

Mais à force de digression, me voilà une fois de plus éloigné de mon sujet initial sur lequel je me dois à présent de revenir, sous peine de vous ennuyer avec des histoires qui, je me doute, ne vous apitoient guère, la misère sexuelle des autres étant toujours sujet de raillerie.

Donc, comme je l’évoquais, je sens que mon organisme vieillit et j’ai notamment l’impression que mon acuité auditive décline d’année en année, ce qui s’est confirmé aujourd’hui comme je vais vous le narrer ci-après.

Ce matin j’ai été accosté par Michel, un collègue qui travaille à mon étage, et avec qui je me suis lié d’amitié depuis quelques semaines. Il s’agit d’une personne très sympathique, simple, loyale et sincère, malgré la barbe qui orne son visage.

Michel est donc venu vers moi pour me proposer
une « soirée billard » chez lui, avec deux de ses amis. N’étant pas féru de ce genre de jeu de quilles, je m’apprêtais à réagir de manière peu enthousiaste, mais je me suis ravisé en me disant qu’il pourrait être intéressant que Michel me présente à son entourage proche, de manière à faciliter mon intégration dans la métropole mancelle au sein de laquelle j’ai du mal à trouver mes marques. Par ailleurs je me suis rappelé que Michel m’avait longuement parlé de sa fille Sarah, jeune étudiante d’une vingtaine d’années, et je me suis dit que passer une soirée chez lui pourrait me permettre d’approcher sa progéniture, avec pour objectif de maximiser mes chances de serrer la petiote quand le père aurait le dos tourné, et lorsque elle-même me tournerait le dos.

Je m’égare une fois de plus dans mes fantasmes, et je reviens donc à mon récit.

Ayant donné mon accord à Michel pour cette fameuse soirée billard, celui-ci m’a proposé de passer chez lui en fin d’après-midi. Comme tout fils de militaire qui se respecte, j’étais à l’heure au rendez-vous, et Michel m’a fait entrer dans son salon où j’ai découvert une scène à la frontière entre le pittoresque et le grotesque.

Deux trentenaires assis sur une vieille banquette étaient occupés, pantalon aux chaussures, à se tirer avec virulence sur le sexe en un rituel gestuel qui s’apparentait à un acte masturbatoire. Me retournant vers le téléviseur qui était allumé, j’ai constaté que celui-ci diffusait un film à caractère pornographique qui montrait une jeune lycéenne visiblement autrichienne en train de se faire ramoner le conduit par un professeur frisé ressemblant à s’y méprendre à Rudy Voller, et j’ai alors compris qu’il s’agissait effectivement d’une séance de branlette collective.

En scrutant plus attentivement la pièce, j’ai également pu remarquer que celle-ci ne comportait pas de billard, et c’est seulement à ce moment là que j’ai pris conscience de ma méprise : il ne s’agissait pas d’une soirée « billard », mais bel et bien d’une soirée « boulard », de laquelle je me suis rapidement éclipsé en prétextant un rendez-vous chez une cousine germaine.

Pour éviter à l’avenir ce genre de quiproquo, serait-il nécessaire que je m’équipe d’un sonotone ?

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  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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