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Le petit monde de Stephanus
28 mai 2014

Soirée écourtée prématurément. Mes voisins ne risquent-ils pas de le prendre mal ?

Vendredi dernier était organisée la fête des voisins, manifestation qui a pour objet de favoriser la fraternité et l’échange entre personnes habitant un même quartier. Récemment arrivé dans la commune de Beaumont-sur-Sarthe (72), j’attendais cette soirée avec beaucoup d’enthousiasme afin de faire connaissance avec mon voisinage.

Dans la semaine, j’avais reçu par courrier un petit flyer indiquant que les festivités se tiendraient dans une rue proche de la mienne. Le document précisait que les convives étaient invités à amener victuailles et boissons fraîches. J’avais donc pris soin d’acheter un paquet de chips ainsi qu’une bouteille de cidre doux de marque Loïc Raison.

Peu avant de rejoindre la fête, j’ai été saisi d’une petite appréhension, craignant que cette manifestation ne s’apparente à une sorte d’apéro géant, qui pourrait tourner à la beuverie monumentale. J’ai bien vite été rassuré en constatant que la majorité des participants qui se tenaient autour de la grande table installée pour l’occasion au milieu de la rue étaient de sympathiques quinquagénaires voire septuagénaires, et qu’il y avait très peu de jeunes et d’individus basanés, donc un risque quasi-nul que la soirée dégénère en supermarché de la drogue et du stupre.

À peine arrivé, j’ai entrepris de boire quelques verres d’anisette, histoire de me détendre un peu. Du reste, j’avais remarqué que la fête serait placée sous le signe de l’alcool, puisqu’un grand gaillard d’environ soixante ans semblait avoir pour mission de remplir généreusement le verre des convives. Faisant le tour des différents petits groupes qui s’étaient formés, je me suis présenté à chaque personne présente, tout en prenant soin de glaner quelques informations sur les uns et les autres. J’ai compris très vite, à ma grande satisfaction, que j’avais emménagé dans un quartier plutôt huppé, compte tenu de l’activité professionnelle de mes voisins (notaire, pharmacien, opticien franchisé Alain Afflelou, urologue, huissier de justice, agent d’assurance,…).

Les organisateurs de la soirée avaient pensé à tout, puisqu’une petite sono avait été installée, laquelle diffusait des musiques festives et cosmopolites. Lorsque les haut-parleurs ont annoncé le premier couplet du Bal Masqué – célèbre tube du non moins célèbre Johnny Clegg – l’ambiance est montée d’un cran, et mes camarades d’un soir ont investi la piste. J’hésitais dans un premier temps à la rejoindre, car je danse très mal le reggae, mais par peur de passer pour le rabat-joie de l’équipe, je me suis lancé avec eux.

Au milieu du groupe, j’ai remarqué Jacqueline, une veuve d’un certain âge au visage et aux seins burinés par le temps, mais qui devait avoir été une sacrée bombe sexuelle lorsqu’elle était plus jeune. À ses yeux lubriques outrageusement maquillés et à sa manière de se déhancher, semblant offrir son cul massif au premier venu, j’ai compris qu’elle n’avait visiblement rien perdu des envies qui devaient l’animer du temps où elle était encore étudiante en fac de médecine. J’ai vite saisi qu’il s’agissait de ce que nous appellerons vulgairement « une chaude du rectum », c’est à dire une créature féminine de peu de vertu, toujours partante pour se faire tamponner la moule ou le postérieur.

Après cette danse endiablée, je l’ai donc invitée à boire un verre en ma compagnie, retrouvant là une de mes bonnes vieilles techniques de drague, qui consiste à remplir mes proies d’alcool, avant de les remplir de liquide séminal, technique qui – pour le moment – ne m’a jamais valu de problèmes avec la justice. Au bout d’une dizaine de verres partagés avec moi, j’ai bien senti que la Jacqueline était légèrement pompette et que je n’avais plus grand effort à fournir pour la serrer, tel le collet qui se referme sur la patte du lapin.

À ce stade de la soirée, il n’y avait plus énormément de monde autour de la tablée, les plus vieux étant allés se coucher, vaincus par la fatigue et le mauvais vin. Très précisément, il ne restait plus que Jacqueline, cinq ou six quinquagénaires de sexe masculin, et moi-même. C’est alors que la femme que je convoitais nous a proposé de clore la soirée chez elle par un « bukkake ». Je n’avais jamais entendu parler de cela, mais j’imaginais qu’il devait s’agir d’une sorte de clafoutis à la cerise dont on se sustente autour d’une tisane poire-caramel.

Lorsque j’ai rejoint les autres chez Jacqueline, après un détour par mes water-closets pour y déposer un petit paquet, j’ai été horrifié de constater que la vieille dame, à genoux sur le parquet de son salon, était occupée à suçoter le chibre violacé des messieurs présents, lesquels tenaient en main, qui une bouteille de vieil armagnac (32), qui une canette de bière, qui un gigantesque vibromasseur en forme de concombre. Apeuré à l’idée de devoir ôter mon pantalon et révéler ainsi l’état de propreté de mon slip, je me suis éclipsé poliment en prétextant une rage de bite.

Cette fuite inattendue ne risque-t-elle pas de me faire passer, aux yeux de mes voisins, pour un rabat-joie, voire un impuissant ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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