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Le petit monde de Stephanus
16 juin 2014

Désirs inavouables. Dois-je une fois de plus considérer cela comme une déviance ?

J’ai été alité pendant une grande partie de la semaine dernière à cause d’une partie de tennis.

Nous avions décidé avec Bernard, un ancien camarade de faculté, d’aller « taper la balle » pour nous décrasser et tâcher de garder la forme. Tout se passait à merveille et je dominais cette petite merde un set à zéro quand soudain, sur un point décisif qui pouvait me permettre de faire le break, Bernard a smashé la balle de toutes ses forces, laquelle est venue heurter violemment ma tête pour m’assommer à moitié. Autant vous dire que le match s’est arrêté là, sur une victoire de mon camarade par forfait.

Pour en revenir plus particulièrement au choc qui m’a mis KO (knock-out), je dois vous avouer que j’ai eu du mal à m’en remettre, me levant chaque matin avec une migraine épouvantable. Si vous ajoutez l’humiliation subie à la douleur physique, vous comprendrez que j’ai vécu cet incident comme un véritable traumatisme, et je dirais même, comme un viol. Depuis ce triste épisode, j’ai l’impression d’avoir attrapé une sorte de phobie du tennis, et j’ai donc  tendance à vomir dès que je vois Robert Federer ou Martina Higgins Clark à la télévision. Cependant, je ne désespère pas de vaincre cette peur et de revenir sur un court, d’autant que je ne supporte pas de rester sur une défaite. Mon désir le plus cher serait de pouvoir un jour défier de nouveau Bernard et de profiter du moment opportun pour lui envoyer la balle en pleine gueule, histoire de lui briser les ridicules lunettes qu’il porte sur le bout du nez.

Tout ça pour vous dire que ce fâcheux épisode a bien failli me faire rater une nouvelle réunion de famille sur la région rennaise. Mais après quelques jours de repos et de traitement médicamenteux, j’étais de nouveau sur pied et j’ai pu me rendre dans la capitale bretonne.

Comme vous vous en souvenez certainement, mon père est gravement malade depuis plusieurs mois, affecté par un cancer du côlon qui le mange peu à peu de l’intérieur, comme si Carlos (le chanteur, pas le terroriste) s’était réincarné en ténia et qu’il avait migré dans le tube digestif de papa, avec pour mission de bouffer tout sur son passage, ne laissant derrière lui que tristesse et désolation, telle une rue de Tel-Aviv après une visite de Carlos (le terroriste, pas le chanteur). Soumis à un traitement médicamenteux particulièrement lourd et générateur de nombreux effets secondaires, mon père passe son temps à délirer et à insulter copieusement maman, qui a de plus en plus de mal à accepter la situation et à se faire traiter de « salope » à longueur de journée.

Afin de pouvoir bénéficier d’un soutien, ma mère nous avait donc invités, mes sœurs et moi, à passer deux jours en sa compagnie, ce qui avait le double avantage de lui remonter le moral et de pouvoir mettre en place un relais au chevet de papa, dont l’anus artificiel se doit d’être vidé toutes les demi-heures, le chirurgien s’étant a priori trompé dans le volume du pochon.

Je suis arrivé au domicile parental samedi matin, pour un week-end qui s’annonçait particulièrement morose. Bien heureusement, j’avais en ma possession mon gadget fétiche, un superbe téléphone cellulaire dernier cri qui ne me quitte plus. De fait, m’étant royalement ennuyé au cours de l’après-midi du samedi, je me suis rendu aux toilettes à intervalles réguliers pour lire mes courriels et regarder la télévision, ce qui m’a permis de suivre une rediffusion de l’enterrement de Lady Di tout en coulant un bronze de taille honorable.

Pour autant, à chaque retour des water-closets, je devais me coltiner les discussions familiales particulièrement ennuyeuses, qui portaient tantôt sur les délires de papa, tantôt sur les placements financiers à favoriser en ces temps de disette économique, tantôt sur le « boule de Rama Yade » (pour employer les termes exacts d’un de mes beaux-frères). Je feignais de m’intéresser aux interventions des uns et des autres, mais dans le fond, je n’avais qu’une envie : rentrer au plus vite au Mans (72) afin de retrouver mon appartement, mon confort, et le dernier album de Christophe Maé.

Après un dîner atteignant des sommets en termes d’ennui, nous sommes allés nous coucher, et j’ai retrouvé pour l’occasion ma chambre de gosse, tapissée de posters du Paris (75) – Dakar et de portraits de Raymond Barre.

Le lendemain matin, alors que je venais de me lever avec un mal de crâne insupportable, je me suis rendu directement à la salle de bains, pour y constater que ma sœur aînée s’y trouvait et qu’elle était en train de s’épiler le maillot, la culotte au niveau des chevilles et le poitrail à l’air. Pour parler de manière plus imagée, cette petite salope était entièrement à poil. Je vous prierai de rester discret sur ce sujet, mais je dois vous avouer que la vue d’une foune aussi gracieuse et de seins aussi magnifiquement galbés a – par une sorte de mécanisme psychosomatique – immédiatement fait naître dans mon slip une énorme érection, qui m’a obligé à aller me caresser le phallus sous les draps, jusqu’à ce que carte de France s’ensuive.

Ma question – saugrenue, je vous l’accorde – est donc la suivante : est-il anormal de se masturber en pensant à un membre de sa famille, a fortiori sa propre sœur ?

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  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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