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Le petit monde de Stephanus
20 juin 2014

Soirée potentiellement préjudiciable. Est-il vraiment opportun que j’y participe ?

Je dois vous informer qu’après avoir vécu quelques mois chaotiques au niveau professionnel, j’ai fini par trouver refuge et chaleur humaine au sein d’un groupe de collègues particulièrement sympathiques.

Il y a d’abord Patrick, un contrôleur de gestion très avenant (malgré ses pellicules). Puis Maurice, le plus ancien de la bande, toujours enclin à faire rire son entourage en racontant les blagues caustiques des Grosses Têtes, célèbre et inimitable émission diffusée sur RTL. Ensuite, Jean-Noël, que l’on considère un peu comme l’intellectuel du groupe, parce qu’il lit le journal Métro tous les matins et qu’il est féru de magazines scientifiques. Et enfin Bertrand, le plus jeune de tous, mais aussi le plus prometteur au niveau professionnel (il roule déjà en Volkswagen Touareg, motorisation trois litres TDI).

Chaque vendredi nous organisons une soirée dans un bar, où nous nous délectons de quelques bières d’abbaye. Lorsque nous sommes en forme, il nous arrive de nous rendre en discothèque ou de nous payer un petit karaoké, ce qui nous donne l’occasion d’exercer nos talents de chanteurs sur des tubes aussi célèbres que Le Gitan (de Michel Delpech) ou encore Au temps bénit de l’Occupation (de Michel Sardou).

Vous l’aurez compris : je suis devenu intime avec cette petite troupe, et après une période plutôt sombre au cours de laquelle il m’est fréquemment arrivé de me demander ce que j’étais venu foutre au Mans (72), je dois dire que je suis en train de vivre une sorte d’épanouissement.

Bref, comme le dit le vieux proverbe péruvien : « tout vient à point, et qui c’est ta tante ».

Malgré tout, j’ai été légèrement décontenancé par la proposition que Maurice nous a faite en début de semaine, lorsque ce dernier a suggéré de remplacer notre traditionnelle virée du vendredi dans les bars de la capitale sarthoise par une « soirée gang-bang » dans un club privé, ce qui, selon lui, nous permettrait de briser la routine voire de « briser quelques fions » (sic).

Au risque de vous paraître vieux jeu, ou même alsacien, je dois vous indiquer que je n’avais pas saisi toute la subtilité de cette réplique, étant donné que je n’avais – à ce moment là – aucune idée de ce que pouvait être un « gang-bang ».

Bien heureusement, le réseau Internet constitue un outil efficace pour se documenter rapidement et à moindre frais, reléguant ainsi l’Encyclopédie de Diderot et Camembert (61) au rang des vieilleries à mettre au feu.

Je suis donc allé chercher des informations sur la « toile », afin de savoir ce qui se cachait derrière l’obscur terme « gang-bang », et je dois vous avouer que ma stupeur et mon étonnement ont été à la hauteur de l’érection qui a déformé mon slip quasi-instantanément. J’avais imaginé toutes sortes de choses, mais j’étais à mille lieux de penser que cet anglicisme à la tonalité aussi bucolique désignait en réalité des pratiques orgiaques. Pour être tout à fait franc, je croyais même qu’il s’agissait d’une danse folklorique remise au goût du jour, sorte de bourrée auvergnate mâtinée de musique électronique.

Mais j’ai pu constater qu’à défaut de bourrée auvergnate, c’était bien de bourrée dans le rectum qu’il s’agissait.

En effet, après avoir tapé les deux mots magiques sur mon moteur de recherche favori, je suis tombé sur des photographies et des vidéos particulièrement « olé-olé », mettant en scène de jeunes étalons – visiblement d’origine portoricaine – et une bonne demi douzaine de femmes, lesquelles se faisaient sérieusement besogner. Pour employer un langage plus trivial et plus imagé, je dirais plus volontiers que les donzelles semblaient s’en prendre « plein la rondelle ».

Puisque je n’ai pas l’habitude de vous faire de cachotterie, je ne puis nier que j’ai été dans l’obligation de me masser le sexe de bas en haut devant ces images à la fois fascinantes et maléfiques, puis je me suis honteusement essuyé le bout avec un mouchoir de marque Kleenex parfumé à la menthe des bois.

Mais revenons-en à la proposition de ce sapajou de Maurice. Une participation à ce genre de soirée peut paraître séduisante au premier abord. Néanmoins, j’ai quelques appréhensions à l’idée de devoir me dévêtir devant mes collègues de travail, qui pourraient se moquer de la taille de mes roubignoles.

Est-il cohérent que j’accepte de participer à cette touze, au risque de friser le ridicule ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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