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Le petit monde de Stephanus
8 août 2014

Fait-divers à la fois sordide et attendrissant. Fallait-il faire preuve de plus de sévérité ?

Le Vicomte Philippe de Villiers a refait une brève apparition la semaine dernière pour clamer à la France entière l’admiration qu’il ressent vis-à-vis du président russe Vladimir Poutine.

Je n’ai aucune volonté de polémiquer sur ce point de vue, mais la résurrection médiatique de ce truculent Vendéen m’a rappelé un autre tapage qui avait été orchestré à l’époque par tous les journaux autour de ce qu’il était alors coutume d’appeler « l’affaire du fils Villiers ». Pour ceux qui auraient raté un épisode, il convient de faire un petit rappel quant à la genèse et au contexte de ce dossier.

Philippe de Villiers était il y a encore quelques années un homme politique connu et reconnu, tant pour ses prises de position sulfureuses que pour son implication dans le développement économique de son département, puisqu’il fut le père du parc d’attractions Vulcania.  Ajoutons qu’il s’était toujours érigé en ardent défenseur des valeurs chrétiennes et rurales qui constituent les piliers moraux de la Vendée (85), collectivité qu’il a dirigée pendant de longues années en tentant de « ménager la chèvre et le chou » (pour employer une expression qu’il affectionne), maniant subtilement la fermeté et l’ouverture, ceci ayant conduit nombre de ses pairs à le surnommer affectueusement « pine de velours dans capote d’acier », patronyme certes un petit peu longuet, mais ô combien éloquent.

En résumé, par sa manière peu académique de diriger son département, par ses idées très particulières sur un certain nombre de sujets de société, Philippe de Villiers était un homme qui se singularisait sur l’échiquier politique français, un homme que l’on adore ou que l’on déteste mais qui, en tous cas, ne laisse pas indifférent.

Voici donc dressé succinctement le portrait du père, et il convient à présent de s’intéresser à sa progéniture, car c’est l’un, ou plutôt deux de ses fils qui avaient fait la une des journaux, l’un et l’autre impliqués dans un fait-divers que certains journalistes avaient – hâtivement – baptisé  « l’affaire du pineur fou des Herbiers (85) ».

Couvés par une mère aimante, bien qu’assez laide, l’enfance des fils Villiers est parsemée de joies mais également de peines et de sacrifices. Élevés dans les années 80 et 90 suivant les préceptes de l’Ancien Testament, ils reçoivent une éducation très stricte, émaillée de longues séances de prières et d’auto-flagellation. Leur père, qui est déjà un homme politique célèbre à l’époque, reste très attentif à l’hygiène de vie de ses fistons et leur interdit tout contact avec la gent féminine, persuadé que les femmes risqueraient de pervertir ses jeunes enfants, voire de leur montrer leur foune derrière l’église afin qu’ils les fistassent (du verbe « fister », conjugué au subjonctif passé).

Cette carence de fréquentation féminine est-elle à l’origine de l’affaire que nombre de quidams finirent par baptiser « le pilon vendéen » ? Toujours est-il que, passé la vingtaine, la langue du cadet des fils Villiers se délie : celui-ci accuse son frère aîné de l’avoir sauvagement violé à plusieurs reprises lorsqu’il n’était encore qu’un naïf petit enfant à tête blonde et à la bouche pulpeuse.

On croit tout d’abord à une machination fomentée par un petit con pour briser son grand frère, promis à une belle carrière dans l’armée et dans les milices factieuses. Mais, après plusieurs passages à la brigade de gendarmerie locale où de sympathiques moustachus alcoolisés lui mettent la pression des heures durant, le frère aîné passe aux aveux et confirme les dires de son cadet. En recoupant les versions des deux frères, la police arrivera aux conclusions que le plus jeune est – si vous me pardonnez l’expression – « passé à la casserole » pas moins de trente-sept fois.

Pire encore : certaines de ces parties de jambes en l’air se seraient déroulées dans des positions scabreuses et non-homologuées par l’Église, les plus bavards des pandores n’ayant pas hésité à révéler l’existence de « rapports anaux », ce qui a poussé pas mal d’observateurs à appeler communément ce dossier « l’affaire du chouan au fion dilaté ».

Après maintes circonvolutions de la procédure judiciaire, le baiseur à la bite dru fut finalement acquitté, mais n’en sortit pas indemne sur le plan de l’image de marque.

Quoi qu’il en soit, si ces faits ont vraiment eu lieu, n’était-il effectivement nécessaire de faire preuve de compréhension vis-à-vis d’actes, certes répréhensibles, mais qui peuvent tout aussi bien être assimilés à des jeux d’enfants ?

A contrario, si l’on s’en remet à la loi de Dieu qui impose formellement que l’acte sexuel soit réalisé en passant par le « piou-piou », et non par le « popo », ces actes sodomites  (par les fesses) ne devaient-ils pas être considérés comme particulièrement graves ?

Entre la sévérité et la mansuétude, quel choix auraient dû faire les jurés ?

 

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Commentaires
S
Sans deeeeec ? Et tu vas aussi me faire croire que ce n'est pas Voltaire qui a écrit Les Precieuses Ridicules ?
Y
Ce n'est pas Vulcania qui est à Giscard, mais le Puy du fou.
Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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