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Le petit monde de Stephanus
17 septembre 2014

Proposition de la Police Nationale. Faut-il que j’y donne une réponse positive ?

Après une semaine particulièrement éprouvante, je devais de nouveau me rendre en Bretagne dès samedi matin pour le baptême de mon neveu. Ne souhaitant pas faire le voyage en voiture, j’ai opté pour le TGV (Train à Grande Vitesse), qui devait me mener de Le Mans (72) à Rennes (35) en un peu plus d’une heure.

Lorsque je suis arrivé dans mon wagon, j’ai eu la désagréable surprise de constater qu’y était déjà installée une famille nombreuse visiblement originaire du Bengladesh. J’étais très étonné de les trouver en ces lieux, étant donné que j’avais pris soin de réserver un billet en première classe, la seconde m’ayant maintes fois occasionné moult contraintes, notamment en termes d’odeur et de sensation d’insécurité.

Pour le coup, c’est en première classe que le danger se présentait, et j’ai dû malgré tout me résoudre à m’installer à proximité de cette famille bruyante. Au cours du voyage, j’ai vite saisi qu’ils ne parlaient pas un mot de français et s’exprimaient dans un jargon obscur, visant certainement à maintenir le secret quant à leurs activités mafieuses. J’imaginais leurs grosses valises en peaux de bêtes remplies d’explosifs à destination de la communauté Tutsi, et de substances illicites visant à dépraver la jeunesse de notre pays en la jetant dans la spirale mortelle de la drogue, du communisme, et du sexe par les fesses.

Lorsque le contrôleur est passé parmi nous, ces fumiers en sari n’avaient bien entendu aucun billet à présenter, et le pauvre homme à casquette a été bien en peine de les verbaliser, la communication étant rendue impossible par le fossé linguistique. Excédé par les agissements de ces profiteurs venus du Maghreb, j’ai immédiatement appelé les policiers du commissariat de Rennes (35), les informant que des immigrés clandestins se trouvaient à bord de mon train, et les invitant à venir cueillir les contrevenants au terminus.

À mon soulagement, une escouade de policiers se trouvait effectivement sur le quai de la gare dès mon arrivée. Je suis allé leur signaler que j’étais l’auteur du coup de fil et que les délinquants se trouvaient dans la voiture numéro deux. Par la suite, en l’absence de papiers et de visas en règle, toute la famille a été embarquée dans un fourgon. Je tiens à signaler que, contrairement aux idées reçues, les fonctionnaires en uniforme ont été de parfaits gentlemen, ne faisant usage de la force qu’avec parcimonie et préférant opter pour des petites claques à l’encontre des enfants en bas âge, sans même sortir leurs matraques. Bien entendu, les coups ont été un peu plus drus à l’attention des adultes de la fratrie terroriste, mais j’aimerais bien vous voir essayer de rentrer un vieillard récalcitrant dans un panier à salade, sans avoir recours à quelques coups de crosse de revolver.

J’ai été moi aussi invité au commissariat, où j’ai été reçu avec les honneurs dans le bureau d’un inspecteur débonnaire au teint rosé et à l’haleine chargée, comme une forme d’hommage à son ministre de tutelle. L’homme m’a félicité pour mon courage et mon civisme, aux antipodes de la couardise de tous ces « putains de droit-de-l’hommistes » (sic) et autres « petits pédés du RESF et du PCF » (re-sic). Il est allé jusqu’à déboucher une bouteille de mousseux, que nous avons bue tous les deux en levant nos verres à la santé des honnêtes Français.

Lorsqu’il m’a mis sous le nez un bulletin d’adhésion à l’UMP (Union pour une Majorité Populaire), je lui ai expliqué que je préférais ne pas m’enfermer dans le dogmatisme d’un parti politique et garder ainsi « ma liberté de penser », profitant de cette occasion pour paraphraser le poète Florent Pagny qui a su garder toute sa vie dignité, indépendance et esprit de rébellion, au service d’une France plus belle, plus forte et moins fiscalisée.

Le fonctionnaire de police n’a pas insisté mais m’a tout de même glissé le carton dans la poche, en me demandant d’y réfléchir à tête reposée. Puis il m’a proposé d’être « correspondant de la Police Nationale », m’expliquant que le principe de ce petit job bénévole était de rendre quelques services, en signalant aux autorités tous les individus suspects que je serais amené à rencontrer dans mon entourage. À ma question lui demandant de me préciser ce qu’il entendait par « individu suspect », mon interlocuteur m’a répondu que le panel était très vaste, puisqu’il allait des romanichels aux jeunes drogués, en passant par les syndicalistes, les nègres, et les instituteurs marxistes. Je lui ai dit que je réfléchirais à sa proposition, puis j’ai pris congé après lui avoir serré la main et m’être mis au garde-à-vous devant le portrait de Maurice Papon qui ornait la porte d’entrée de son bureau.

Je suis sorti très flatté de cet entretien, considérant qu’un homme d’honneur et de justice me reconnaissait enfin à ma juste valeur. Néanmoins, je ne sais si je dois donner suite à sa proposition.

Peut-il être dangereux pour mon intégrité physique d’accepter cette mission, certes ardue mais ô combien excitante ?

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  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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