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Le petit monde de Stephanus
26 avril 2015

Réconciliation de l'assistanat et du business. Comment baptiser ce projet ambitieux ?

Comme vous le savez, il m’est arrivé une mésaventure lors d’une visite rendue aux « Compagnons » d’Emmaüs (j’ai mis le mot « compagnons » entre guillemets, car je juge qu’il s’agit d’un terme inapproprié pour désigner le ramassis de viande avinée et d’ex-tueurs en série qui officient dans ce type de lieux et qui, en plus d’être rémunérés, sont nourris, logés et blanchis, la dernière prestation citée n’étant sans doute pas une mince affaire pour la pauvre bonne qui doit laver leurs slips, que l’on imagine maculés de traces dont les coloris doivent s’étendre sur une gamme allant du vert pomme à l’orange moutarde).

J’envisageais de retourner sur place  pour clôturer le litige qui m’avait opposé à ces personnes – que le regretté Georges Frêche aurait sans doute qualifiés de « sous-hommes » – mais j’ai finalement considéré que je risquais d’y perdre quelques incisives, et j’ai donc préféré m’abstenir.

Néanmoins, je pense que le concept d’Emmaüs est un modèle d’avenir, et cette expérience mouvementée m’a donné à cet égard une idée lumineuse.

Rassurez-vous, comme tout Français qui se respecte, l’idée de venir en aide à des hommes ruinés par l’alcool et à la dentition douteuse n’est pas forcément pour me réjouir.

L’intérêt de ce type d’association ne réside pas dans l’assistance – généreuse – que l’on apporte à ces personnes, mais plutôt dans les gains que l’on peut en escompter.

Quand je parle de « gains », je fais d’abord référence au pognon (ou au « cash », si vous êtes – comme moi – de la race des entrepreneurs couillus).

Vous me direz que le chiffre d’affaires des Communautés Emmaüs ne doit pas être énorme. Ce n’est pas faux, et je doute que les clients de ce type de dépotoirs acceptent de mettre des sommes mirobolantes dans un fauteuil à frange, et encore moins dans une salière en plastique en forme de bûche. Si ces lieux attirent autant de personnes, c’est justement parce que les bouses qui s’y trouvent sont vendues à des prix modiques.

Toutefois il existe une variable d’ajustement que l’on ne doit pas négliger : il s’agit du coût salarial, levier sur lequel il faut agir pour augmenter la marge bénéficiaire.

Aujourd’hui, trop d’associations caritatives se privent d’un développement salvateur, en ne prêtant pas attention aux coûts induits par leurs salariés. Or, c’est là qu’il faut faire des économies.

L’exercice peut être difficile au sein de certaines ONG dans lesquelles le niveau socio-culturel des salariés est élevé, car ces petits fouille-merde sont en général au courant de leurs droits, ce qui les rend très revendicatifs et peu enclins au changement.

En revanche, le modèle des Communautés Emmaüs se prête parfaitement à une politique RH (Ressources Humaines) novatrice. En effet, en employant des gens ramassés sur le trottoir, à la sortie de Fleury-Mérogis, ou dans des salles de « shoot », on est à peu près certain de tomber sur des personnes habituées à un niveau de vie modeste, et à une  hygiène plutôt spartiate. De plus, les termes « SMIC » (Salaire Minimal Interprofessionnel de Croissance) ou encore « Code du travail » (voire les mots vulgaires tels « prud’hommes ») leur sont en général étrangers.

L’intérêt d’employer ces gens est donc triple :
1) Vous pouvez les payer au prix qui vous arrange
2) Vous pouvez les faire travailler 60 heures par semaine
3) Vous êtes certain qu’ils n’iront pas pleurer auprès de la section syndicale du coin

De surcroît, en acceptant dans votre structure ce type d’individus dont aucun autre employeur ne veut, vous vous attirez la sympathie des gens bien-pensants et des droits-de-l’hommistes de tous bords.

Mettons les choses aux points : je n’ai aucune sympathie pour les naïfs de gauche, mais il faut bien avouer que leurs rangs sont garnis de jeunes demoiselles dont les orifices seraient bien agréables à visiter. Vous savez par ailleurs que j’ai déjà eu une relation sexuelle plus ou moins longue (à l’image de ma bite) avec une espèce d’anarcho-communiste prénommée Lucille, et que nos ébats avaient une nette tendance à m’exciter, comme si le fait d’enfourner une ennemie politique décuplait mon plaisir (mon psychanalyste y verrait sans doute une prolongation sexuelle du concept de lutte des classes, mais je ne crois pas à ce concept sorti tout droit de l’imagination délirante de Carl  Masque).

Mais revenons à nos moutons : vous aurez compris que l’idée de fonder une ONG (Organisation Non Gouvernementale) calquée sur le modèle Emmaüs allie l’utile (se faire un max de blé) à l’agréable (passer pour un Robin des Bois des temps modernes et multiplier les parties de couilles en l’air).

A ce stade, le projet est déjà bien mûr dans mon esprit, mais je suis en proie au doute face à un élément essentiel : le nom de cette association.
Pensez-vous qu’il faille être novateur jusqu’au bout, en optant pour un nom à l’anglo-saxonne (style « Cash Affair Discount ») ? Devrais-je au contraire opter pour un nom qui sonne plus « terroir » (genre « Les amis de la Grappe Royale »), histoire d’amadouer les  alcooliques que j’envisage de recruter ? 

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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