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Le petit monde de Stephanus
25 octobre 2011

Cadeaux pour la Noël. Quels choix devrais-je retenir parmi cette foultitude d’idées ?

Comme chaque année, les fêtes de fin d'année vont arriver à grand pas, avec leur cortège de mièvreries et de bons sentiments. Chez moi, le réveillon du 24 est toujours un supplice, qui ne trouve guère de répit que pendant la messe de minuit, au cours de laquelle je bénis le tout puissant de m'accorder cette sortie de secours pour échapper à ma famille.

Il faut dire que les membres de ma fratrie ne sont – pardonnez-moi l'expression – « pas piqués des vers », et que le moindre petit repas en leur compagnie se transforme rapidement en calvaire.

En fait, seul mon jeune frère – qui n’est jamais invité aux réunions de famille à cause de son hygiène de vie douteuse – reste à peu près fréquentable. Mais pour le reste, c’est plutôt catastrophique.

Mon père, ancien militaire de carrière mis en retraite anticipée, a une fâcheuse tendance à se montrer odieux. En l’occurrence, je suis devenu sa tête de turc depuis que mes sœurs se sont mariées, et que je suis apparu comme le vilain petit canard de sa progéniture, puisque je viens irrémédiablement seul en réunion de famille. Les allusions scabreuses vont bon train, notamment lorsque maman fait de la choucroute (c'est-à-dire quatre fois sur cinq), et que mon père prend plaisir à rappeler, en mangeant sa saucisse, que la sienne aura au moins servi à repeupler la France (je vous laisse apprécier la finesse du commentaire).

Ma mère, sexagénaire ô combien gentille mais un peu niaise sur les bords, s'est toujours montrée faible face à papa, et passe son temps à acquiescer avec une assurance feinte dès que celui-ci ouvre la bouche (tout du moins, quand ce n'est pas pour roter bruyamment).

Ma sœur aînée Christine reste le modèle de la famille, à qui l'on me compare sans arrêt pour me faire comprendre que mon existence est vaine et inutile. Brillante journaliste dans un hebdomadaire d'automobile, elle s'est mariée il y a cinq ans avec un courtier en bourse, et ils ont aujourd'hui deux enfants (Louis et Alexis) qui prennent un malin plaisir à me trouver des sobriquets toujours plus inventifs (le dernier en date étant « clafoutis », en rapport avec mes problèmes de peau. Je vous laisse, encore une fois, juger du niveau d'intelligence).

Ma sœur cadette Anne-Christine, quant à elle, a également trouvé chaussure à son pied (mon père dirait : « concombre à sa motte ») depuis un peu plus de deux ans. Un temps reniée par la famille pour ses problèmes d'alcoolisme et pour ses idées politiques déviantes (elle votait socialiste), elle a finalement été accueillie à bras ouverts après sa cure de désintoxication et sa rencontre avec Marc, agent d'assurance dans les Deux-Sèvres (79). Ils envisagent aujourd'hui de fonder une famille, pour le plus grand bonheur de ma mère qui ne cesse de répéter, en me regardant avec un soupçon de reproche dans le fond des pupilles, qu'elle voudrait de nombreux petits-enfants.

Vous comprendrez donc que les repas de famille sont toujours des moments difficiles pour moi, sans compter que maman (pourtant alsacienne d'origine) a des talents de cuisinière assez inconstants.

Par ailleurs, il va  falloir que je m'attelle à l'achat des cadeaux, et – pardonnez ma trivialité – ça me casse un peu les roustons.

Pour mon père, la solution est toute trouvée : comme chaque année, je vais lui offrir une maquette de char d'assaut à confectionner soi-même.

Pour ma mère, qui n'est pas difficile et qui se dit toujours « ravie » (même quand on lui offre une sombre merde), un tablier de cuisine ou un lot de casseroles fera l'affaire.

Pour mon frère, je ne prévois rien, compte tenu qu’il ne participera pas au réveillon familial, pour les raisons que j'évoquais plus haut.

Je pensais offrir un parfum à ma cadette, étant donné que son odeur corporelle n'est pas des plus agréables (et encore, je reste poli), mais lorsque je me suis rendu chez Yves Rocher, j'ai vite déchanté devant les prix exorbitants de ces minuscules flacons. Renonçant à ma première idée, je me suis donc rendu dans un centre commercial de mon quartier, pour y constater que les eaux de toilette vendues en grande surface sont vraiment bon marché.

Pour mon aînée, j'ai creusé plusieurs pistes, et je suis arrivé à la conclusion que deux ou trois livres de poche un peu « classiques » pourraient constituer une solution honorable, notamment pour mon porte-monnaie.

Mais pour ce qui concerne mes neveux, je n'ai absolument aucune idée, et je dois dire que je n'ai pas forcément envie d'offrir quoi que ce soit à ces deux petits morveux qui s'amusent à uriner dans le bocal de mon poisson rouge dès qu'ils me rendent visite. Toutefois, je ne peux pas arriver les mains vides. Un Kinder (surprise) à chacun d’entre eux pourrait-il faire l'affaire ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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