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Le petit monde de Stephanus
4 novembre 2011

Rumeur calomnieuse en entreprise. Comment en stopper rapidement la propagation ?

Suite à ma mésaventure d'avant-hier soir avec Anne So, j'ai eu hier la désagréable impression qu'elle avait dévoilé le pot-aux-roses à une bonne partie des employés de mon étage et que la rumeur s'était répandue comme la traînée de chiasse sur la faïence de ma cuvette.

Je vous rappelle – pour mémoire –  que ma soirée s'est terminée « en eau de boudin » (et l’image est rudement bien choisie), après un passage bruyant aux water-closets, qui a fait fuir la tendre demoiselle susnommée.

Depuis, mes ennuis intestinaux ne sont d'ailleurs pas résolus et je vais donc fréquemment dans les lieux d’aisance pour y déposer moult selles molles voire carrément liquides. Le problème est que, bien qu'utilisant à chaque fois un demi-rouleau de papier hygiénique, il reste toujours un peu – passez-moi l'expression – de molécules de chiasse autour de mon anus. Étant donné que je ne porte que des slips clairs (achetés par correspondance en lots de dix, à un prix défiant toute concurrence), ceux-ci se trouvent systématiquement souillés en fin de journée, présentant ce que certains ont coutume de nommer « des traces de pneus ». Le problème paraît a priori banal, si ce n'est que ces fameuses traînées tirant sur le bronze-doré ne partent pas au lavage, même lorsque je fais tourner mes slips à soixante degrés. À mes tracas de santé s'ajoutent donc des tracas de blanchisserie, mais là n'est pas le sujet de ma question du jour.

Je vous disais donc que je soupçonnais la petite garce d'Anne-So d'avoir raconté mes déboires à une partie des employés de mon entreprise. En effet, hier après-midi, alors que je faisais mes besoins dans les toilettes du quatrième étage (je ne vais jamais déféquer dans les water-closets de mon service), un petit plaisantin est entré dans les sanitaires en hurlant « tous aux abris ! », tel un message d'avertissement à l'attention des personnes présentes, pour leur faire part du danger qui existerait à demeurer dans les lieux d'aisance en même temps que moi.

En soirée, arrivant au parking, je me suis aperçu que quelques feuilles de papier hygiénique avaient été placées sous l'essuie-glace avant gauche de ma voiture (un magnifique véhicule de marque allemande et de type quatre roues motrices).

Par ailleurs, j'ai détecté une pointe d'ironie dans le regard que m'ont lancé quelques-unes de mes collaboratrices lorsque je les ai croisées à la machine à café, comme si j'étais un pestiféré ou un individu risible dont on se gausse par-derrière.

Et aujourd’hui, les plaisanteries grasses ont continué de plus belle : boîte d’anti-diarrhéiques placée dans ma bannette, fond d'écran de mon ordinateur modifié et faisant apparaître un gros colombin, mot laissé à mon attention près des lavabos attenants aux water-closets (« Lavez-vous bien les mains SVP »), imitations de pets sonores dans mon dos dès que je traverse l’open space du troisième étage,... j'en passe et des plus graveleuses !

Même mon chef semble être au courant, car je l'ai surpris ce matin à regarder sa main avec dégoût et ironie, après avoir serré la mienne.

Au-delà de la puérilité de ces agissements, qui prouvent bien le manque de maturité d'un certain nombre de mes collaborateurs, j'ai peur que cette mésaventure ne me joue des tours et finisse par me discréditer définitivement aux yeux de mes collègues et de mes supérieurs.

Je crains par-dessus tout de ne plus pouvoir séduire aucune femme de l'immeuble. Qui voudrait avoir une relation sexuelle avec un homme affublé du surnom « Monsieur Caca » ?

J'hésite à en parler à l'inspection du travail, de peur que l'on se moque ouvertement de moi.

Je ne sais pas quoi faire et me sens complètement désemparé.

Dois-je diffuser un démenti officiel en envoyant un mail général à tous les employés de mon entreprise ?

Dois-je demander à Anne-So d'expliquer à ses collègues qu'elle a menti ?

Ou dois-je assumer, quitte à mentir partiellement en expliquant que ma diarrhée est due à une grave maladie incurable ? J’ai une petite préférence pour cette dernière solution, qui aurait l’avantage de faire naître un potentiel sentiment de pitié maternelle chez les jeunes femmes, ce qui pourrait les faire tomber dans mes bras plus facilement.

Une autre solution serait de faire virer sur le champ la stagiaire qui est à l'origine de la diffusion de cette rumeur. J'ai dans l'idée de la rendre responsable d'une faute grave (par exemple, la dégradation de la cafetière, ou le vol d'un ordinateur portable). Ce scénario, quoique légèrement brutal, ne serait-il pas le plus efficace ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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