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Le petit monde de Stephanus
5 juin 2013

Restaurant sympa sur Le Mans (72). Quelles sont les bonnes tables recommandables ?

J’aborde l’arrivée du week-end plein d’entrain et de décontraction.

Ces deux jours de repos s’annoncent en effet particulièrement agréables, car Jean-Claude, un vieil ami Voyageur Représentant Placier (VRP) dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises, vient me rendre visite sur Le Mans (72). Et je peux vous assurer qu’avec lui, on s’ennuie rarement !

Originaire des Ardennes (08), ce boute-en-train de premier choix est toujours partant pour faire la fête, ce qui nous promet un samedi soir assurément délirant. Si je n’avais pas peur de vous choquer avec un terme aussi grossier, j’irais jusqu’à affirmer que Jean-Claude est un sacré déconneur (ah bah mince, je l’ai dit).

Bien entendu, il a un peu les défauts de ses qualités : à la longue, il peut devenir quelque peu pénible, surtout quand il a bu un peu trop de Desperado (« la bière qu’est pas pour les clodos ! » comme il se plaît à le chanter à tue-tête dès qu’il commence à avoir un petit coup dans le nez). Et puis il a ses petits travers : dragueur invétéré, et je dirai même légèrement macho, il peut passer des après-midi entières masqué derrière ses lunettes de soleil à reluquer les courbes des femmes qui passent dans la rue, et il a pour coutume de leur claquer les fesses quand il est un peu éméché en discothèque. Par ailleurs, il n’est pas foncièrement raciste, mais il préfère que les « bougnoules et les chinetoques » (comme il les appelle affectueusement) restent « chez eux ».

Pour résumer, il a son caractère et il peut parfois être soupe-au-lait, mais reste un camarade de très bonne compagnie, dont le niveau de culture est assez impressionnant, malgré les apparences. Qui pourrait croire que derrière ce moustachu un peu bourru et au teint rosi par la consommation excessive de Côtes du Rhône, se cache un être aussi raffiné, qui a lu plusieurs fois La Cité des Dieux (le mythique ouvrage de Bernard Werber) et qui connaît sur le bout des ongles les dialogues de films aussi cultes que Les Rois Mages ou encore Taxi ? Comme quoi, il vaut mieux parfois ne pas se fier au physique, et apprendre à connaître ses congénères avant de se forger une opinion. C’est ce que j’appellerais le syndrome du « Quality Street » : ce ne sont pas les chocolats aux plus beaux emballages qui s’avèrent les plus savoureux, et je pense que vous serez d’accord avec moi pour dire que la friandise aromatisée à la fraise emballée dans un joli papier rouge brillant, est aussi la plus dégueulasse de tout l’assortiment chocolaté…

Pour en revenir à ce week-end, j’ai promis à Jean-Claude de l’inviter au restaurant demain midi, mais connaissant mal Le Mans (72), ma ville d’adoption, je ne sais pas du tout dans quel établissement l’inviter.

J’avais d’abord imaginé réserver au restaurant « Les Délices de Beijing », mais je me suis rappelé que ce sapajou n’apprécie pas particulièrement la nourriture chinoise depuis qu’il a vu un documentaire sur M6 pour lequel un journaliste s’était introduit dans les cuisines d’un restaurant asiatique avec une caméra cachée dans son sac banane, et avait filmé en flagrant délit un apprenti cuisinier cambodgien urinant dans la sauce au soja.

Il refuse également tous les restaurants du type kabyle, berbère, libanais, car il a lu, sur un site Internet qu’il fréquente assidûment, qu’une partie du chiffre d’affaires de ces commerces avait pour objet de financer des groupes islamistes radicaux d’inspiration salafiste.

Quant aux restaurants indiens ou mexicains ce n’est même pas la peine d’y penser : Jean-Claude a de graves problèmes d’hémorroïdes qui ont une fâcheuse tendance à s’infecter et qui font tripler de volume son rectum dès qu’il mange un peu épicé.

Il va donc falloir que j’opte pour un bon restaurant de cuisine française, mais j’ai peur de faire une bévue et de choisir quelque chose qui ne lui conviendrait pas. Si je réserve dans un restaurant un peu trop guindé, à la décoration épurée et aux assiettes à moitié remplies, Jean-Claude risquera de croire que j’ai « viré tafiole » (si vous me pardonnez cette expression qu’il emploie souvent lorsqu’il soupçonne un de ses proches d’avoir des penchants homosexuels).

Je me suis donc dit que l’idéal serait de réserver dans un restaurant un peu rustique, avec si possible de la moquette murale et des trophées de chasse accrochés au-dessus d’une cheminée dans laquelle crépiterait un bon vieux feu de bois de hêtre. Pour ce qui concerne les spécialités culinaires, il faudrait de la viande bien rouge, style côte de bœuf d’un demi-kilogramme, agrémentée de pommes de terre baignant dans une sauce au roquefort.

Enfin, le choix du personnel est également primordial, car Jean-Claude a horreur d’être servi par des « tarlouzes » (sic) ou des « boudins » (re-sic). Il faudrait donc que je trouve un établissement dans lequel travailleraient de jeunes serveuses, si possible très légèrement vêtues, et qui seraient aptes à supporter pendant un repas entier les plaisanteries grivoises et les remarques graveleuses de mon ami.

Afin d’orienter mon choix suivant les critères énoncés ci-dessus, où puis-je trouver un guide détaillé et fiable sur la restauration en région mancelle ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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