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Le petit monde de Stephanus
1 décembre 2014

Achat d’une maison à la campagne. Etait-ce vraiment une décision judicieuse ?

Je m’en vais vous narrer ci-après la suite des évènements qui, depuis maintenant une semaine, ont émaillé ma vie.

Je ne reviendrai pas dans le détail sur ma rencontre avec la dénommée Madeleine, que j’ai renversée par accident et que j’ai ensuite pouponné pendant plusieurs jours, comme l’on s’occupe de son enfant unique, fruit de l’amour d’un soir entre une jeune femme innocente et un bel étudiant en droit qui, après avoir fait ingurgiter à la pauvrette quelques cocktails alcoolisés, la culbute sauvagement dans sa voiture.

Vendredi dernier, alors que je rentrais du travail, je suis passé par acquis de conscience devant la maison de Madeleine, dans l’optique de lui rendre une petite visite de courtoisie, mais j’ai vite rebroussé chemin lorsque j’ai constaté que stationnait devant la masure un fourgon de police. J’ai compris que le petit salopiaud de médecin que nous avions consulté le matin même avait conclu à la thèse de l’accident de circulation, et qu’il avait donc très certainement donné mon signalement à la police, ce genre de comportement rappelant les sombres heures de l’occupation, au cours desquelles d’honnêtes Français étaient jetés en pâture à la Gestapo sur dénonciations calomnieuses fomentées par la communauté tsigane qui, comme chacun le sait, n’a pas son pareil en fourberie.

Rentré chez moi à toute vitesse, j’ai immédiatement entrepris d’effacer tout stigmate de l’accident sur mon véhicule.

Fort heureusement, mon pare-buffles n’avait pas souffert de l’impact avec la tête de Madeleine. Par contre, après avoir inspecté soigneusement la partie inférieure du quatre-quatre, j’ai été dans l’obligation de retirer une poignée de cheveux frisottés, ressemblant à s’y méprendre à un bouquet de poils de fion, qui étaient coincés au niveau du pare-chocs. En outre, une canine de l’infortunée mamie était restée plantée dans mon pneu avant droit, et il a fallu que je l’enlève avec de grosses tenailles. Pour peaufiner mon œuvre, j’ai nettoyé avec de l’alcool les traces de sang qui souillaient ma carrosserie.

Malgré ce tour de force visant à m’innocenter en cas d’enquête pointue menée par des policiers zélés, je me suis dit qu’il était sans doute plus prudent de laisser ma voiture au repos pendant quelques jours, afin de ne pas attirer les regards suspicieux des vieux croûtons lorsque je traverserais Saint-Jean-d’Assé (72). 

J’ai donc dû me résigner à accomplir mes trajets quotidiens par le biais du réseau ferré, ce qui ne m’enchantait guère, compte tenu de la mésaventure survenue la semaine dernière. Comme vous le savez, j’avais un temps envisagé de me déguiser pour éviter d’être reconnu et d’avoir à subir les quolibets des voyageurs qui avaient assisté à la pathétique scène de votre serviteur urinant par la fenêtre du Train Express Régional (TER). Mais lorsque j’ai essayé de revêtir mon costume de Fantômas, j’ai compris que j’avais dû prendre du poids depuis la fin de mes études, puisque le pantalon en vinyle s’est tout bonnement déchiré entre les fesses.

J’ai donc définitivement abandonné l’idée du déguisement, consenti à l’idée de devoir mettre ma fierté dans ma poche, considéré qu’il fallait toujours assumer ses actes, et finalement pensé que je pourrais prévoir une séance de rattrapage auprès de la jeune beauté du train, dans l’optique de lui mettre définitivement le grappin dessus, avant de lui mettre définitivement mon poireau dans la founette.

J’ai donc pris le train hier matin, avec un peu d’appréhension à l’idée de recroiser ma muse aux cheveux ondulés et au poitrail pointu.

Afin de jouer cartes sur table d’entrée de jeu (si vous me permettez cette métaphore que n’aurait pas dénigrée le regretté Paul Préboist), je suis allé m’asseoir à côté de la demoiselle et me suis excusé pour mon attitude du mois dernier, reconnaissant moi-même qu’avoir ouvert une fenêtre du TER (Train Express Régional) dans le but de soulager ma vessie n’était pas très « classe » (pour employer le langage des jeunes ragamuffins).

Afin de justifier mon comportement, je lui ai indiqué que j’étais fréquemment amené à voyager à travers le monde, et que j’avais contracté en Afrique un virus dont les symptômes les plus désagréables se manifestent par des rougeurs purulentes et une sensation de chaleur intenable au niveau du gland, qui m’obligent fréquemment à me rafraichir les parties génitales à l’air libre ou dans un bol de glaçons. Ayant préparé un petit scénario visant à introduire plus de véracité dans mon récit, j’ai simulé une crise de douleur, puis j’ai sorti de mon sac une poche de glace que j’ai appliqué sur ma verge et mes couilles après avoir extirpé ce gros paquet de chair molle et épicée de mon slip.

Or la petite mise en scène, qui aurait dû rassurer la petiote et la convaincre de l’authenticité de ma pathologie, semble avoir eu l’effet inverse, puisque cette petite cruche a appelé le contrôleur, lequel m’a une fois de plus mis dehors en gare de La Guierche (72).

Indésirable dans les trains, persona non grata sur les routes, me voilà confronté à un grave problème pour me rendre à mon travail. Devrais-je envisager d’emménager de nouveau sur Le Mans (72) ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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