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Le petit monde de Stephanus
15 décembre 2011

Sexualité après soixante-dix ans. Le coït peut-il protéger des problèmes cardio-vasculaires ?

C’est un homme en pleine forme qui vous écrit, bien que je sorte d'un week-end un peu bizarre.

Hier en fin de journée, je me suis rendu chez mes parents pour leur emprunter l'intégrale de Jean-Marie Bigard en DVD (Digital Versatile Disc), après avoir passé une bonne partie de l’après-midi à décoller les timbres-poste des courriers que j’avais reçus pendant la semaine.

Je souhaiterais à ce stade ouvrir une – petite – parenthèse concernant cette nouvelle passion. Vous n'êtes pas sans savoir que mon physique peu commun, et mes goûts artistiques dont certains s'accordent à dire qu'ils sont – je cite – « merdiques », ne m'ont pas beaucoup aidé à séduire au cours des derniers mois. Pour être franc avec vous, et puisque je commence à bien vous connaître, je dois vous avouer que je n'ai pas conclu (sexuellement parlant) avec une femme depuis de longs mois.

Ces échecs répétés avaient tendance à m’obnubiler, jusqu’à être source de déconcentration sur mon lieu de travail. Mais depuis quelques jours, j'ai trouvé la solution pour ne plus y penser. En effet, je viens de commencer une collection de timbres, et je dois dire que je n'ai pas eu une seule pensée impure pendant près d’une semaine !

Au début, je croyais comme tout le monde que ce genre de passe-temps était ringard, démodé, réservé aux puceaux boutonneux en école d'ingénieur informatique, portant lunettes et k-way. Mais après avoir acheté mes premiers timbres chez un commerçant de mon quartier, je dois dire que je me suis pris au jeu.

Trier les timbres par pays, prendre garde à la date d'oblitération pour repérer les pièces rares, vérifier scrupuleusement la présence de toutes les dents, etc. Autant de précautions à prendre, qui rappellent celles que l'on observe lorsqu'on s'occupe d'un petit chiot ou d'un enfant. En outre, je me suis inscrit sur un forum de discussion Internet dédié à la philatélie, et j'y ai passé la moitié de mes deux dernières nuits.

Alors franchement, pourquoi perdre son temps à « chasser de la gazelle » (comme dit le Martiniquais libidineux qui habite sur mon palier) quand on peut « prendre son pied » (ça c'est plutôt de mon père) en bichonnant ses petits timbres ?

Pour ne pas épiloguer sur le sujet, vous aurez compris que j’ai trouvé là une solution palliative à mes carences d’activité sexuelle, mais revenons-en au sujet initial de mon récit.

Comme je l’’évoquais plus haut, après une après-midi des plus excitantes dédiée à la philatélie, j’avais donc prévu de passer chez mes parents en début de soirée. Je leur avais annoncé ma visite pour dix-neuf heures, mais j'étais un peu en avance, et c'est donc à dix-huit heures cinquante que j'ai passé la porte du pavillon.

Alors que j'étais en train d'enlever mes chaussures dans le vestibule, j'ai entendu ce qui ressemblait à des gémissements de plaisir. Je me suis dirigé vers le salon, j'ai entrebâillé la porte, et j'ai pu constater que mes géniteurs étaient en train de forniquer sur le tapis que tonton Marc leur avait ramené du Maroc après un séjour au Club Med, au cours duquel – selon ses dires – il avait eu l’occasion de « trousser quelques indigènes ».

Ma mère entièrement nue chevauchait mon père, qui ne portait que ses chaussettes Burlington et une chemise à carreaux largement ouverte, laissant nu son torse velu que ma mère ne cessait de caresser.

Pris de dégoût dans un premier temps, j'ai détourné le regard et m'apprêtais à quitter la demeure, mais cette scène ayant tout de même je ne sais quoi de subjuguant, je suis resté à observer pour connaître l'issue de ces ébats sauvages. Lorsque mon père a joui, ma mère a semblé rentrer en transe, puis papa l'a repoussée pour aller se servir un verre de porto blanc, qu'il a bu d'une traite en pétant bruyamment.

C'est alors que j'ai pris mes jambes à mon cou, écœuré par ce que je venais de voir.

En rentrant chez moi, après avoir beaucoup cogité sur cet épisode à première vue sordide, j'ai fini par me dire que les vieux aussi avaient le droit d'être épanouis sexuellement, et que le spectacle auquel je venais d’assister ne faisait que rendre mes parents plus humains. De plus, j’ai pensé que maintenir une telle activité physique permettait certainement d’éviter que la machinerie ne rouille.

À ce sujet, existe-t-il des études – si possible sérieuses – traitant des bienfaits thérapeutiques du sexe sur les personnes du troisième âge ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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