Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le petit monde de Stephanus
10 février 2014

Grosses cylindrées et virilité. La pratique de la moto est-elle une déviance ?

En cette fraîche matinée d’hiver, je tiens à vous adresser des salutations personnalisées. Je me tournerai en premier lieu vers les messieurs, à qui je serrerai vigoureusement la main. Aux femmes et demoiselles les plus désirables, j’adresserai un délicat baiser où bon leur semble. Et pour ce qui concerne les autres – que j’appellerai sobrement la plèbe – je me contenterai d’une amicale tape dans le dos, pour éviter d’attraper des maladies vénériennes.

J’avais précédemment évoqué auprès de vous mon envie de me lancer dans des activités visant à affirmer mon hétérosexualité et à enfouir au plus profond de mon slip mes penchants invertis.

Ma première idée était de fréquenter une salle de musculation, que j’imaginais être un lieu viril par excellence. Or, comme je vous l’ai relaté il y a quelques temps, j’ai finalement renoncé à ce projet, après que l’on m’eut révélé que ces endroits pseudo-sportifs sont en réalité de vrais lieux de débauche où officient de vils mâles en justaucorps, prêts à tout pour faire reluire l’oignon de leurs congénères.

J’avais également à l’esprit de modifier mes comportements musicaux, en optant pour l’écoute de groupes adeptes de mélodies un peu plus dures, genre musical que certains individus appellent « hard-rock ». Je me suis donc rendu chez mon disquaire préféré, afin d’y glaner quelques albums faisant autorité dans le domaine de la musique virile (et poilue). N’y connaissant rien, mais ne souhaitant pas courir le risque de passer pour un inculte auprès du vendeur, j’ai entrepris de faire mes choix sans demander conseil. Après avoir consulté de nombreux disques dont les pochettes ne m’inspiraient guère, j’ai découvert un groupe dont je n’avais jamais entendu parler : les Beatles. Les jaquettes de leurs albums m’ont immédiatement plu par leur sobriété, et j’ai donc acheté deux de leurs œuvres.

Arrivé chez moi, j’ai ouvert le premier disque, découvrant à l’intérieur une photographie des quatre membres du groupe. Quelle ne fut pas ma surprise de constater la coiffure ridicule de ces artistes, les faisant ressembler, qui à Mireille Matthieu, qui à Nana Mouskouri, qui à ma tante Jeanine. J’ai donc commencé à avoir des doutes sur la sexualité de ces musiciens, mais j’ai préféré découvrir leur œuvre avant de me forger une opinion définitive. Je n’ai pas pu écouter la moitié du disque, tant les mélodies étaient sirupeuses et mièvres, confirmant mes soupçons quant à la virginité de la rondelle de ces quatre messieurs dans le vent. Les accords de guitare, patauds et geignards, se mariaient à merveille avec les traits féminins des musiciens et leurs grotesques coupes au bol.

Ne pouvant plus supporter cette cacophonie, j’ai stoppé net le supplice, en considérant à quel point j’avais été naïf de croire à la virilité du « hard-rock ». J’ai donc décidé de ne pas modifier mes habitudes et de jeter à la poubelle ces deux disques sataniques, qui risquaient de me faire dévier du droit chemin et d’élargir mon rectum.

Du coup, je suis retourné à mes classiques et j’écoute de nouveau de la musique pleine d’énergie, dont les fers-de-lance sont notamment Pascal Obispo et Florent Pagny, deux artistes qui n’ont pas peur de dire tout haut ce que les Français – moyens – pensent tout bas.

Dorénavant, je ricane lorsque je croise dans la rue un homme affublé d’un blouson « Iron Maiden », en sachant que derrière cet accoutrement faussement rebelle se cache en réalité une petite âme perverse, adepte des parties de jambes en l’air les plus sordides avec des personnes du même sexe, à l’instar d’un ministre de la culture devenu célèbre suite à un récent voyage en Thaïlande.

Après ces deux déceptions successives, il ne me reste plus qu’à tester l’ultime volet de mon plan qui, rappelons-le, devait théoriquement s’articuler en trois phases : musculation, métal, moto.

L’idée est donc de me lancer dans la pratique de ce sport mécanique à deux roues, largement emblématique de la ville du Mans (72) dans laquelle je réside. Pour autant, étant donné mes précédentes déconvenues, je commence à me poser des questions. Ayant pu observer des motards chevaucher leur bolides, je me suis rendu compte que ces messieurs étaient souvent habillés de cuir, ce qui n’est pas sans rappeler la tenue vestimentaire des individus assidus aux parties fines homosexuelles que l’on organise dans d’obscures caves enfumées.

Par ailleurs j’ai également remarqué que les pilotes de ces engins portent fréquemment des bottes, ressemblant à s’y méprendre à celles qu’arborent les prostituées de la cité mancelle.

Enfin, j’irai jusqu’à dire que la position que prennent les conducteurs de motos est ambiguë puisque, couchés sur leur imposante machine, ils donnent l’impression d’offrir leur trou de balle au premier venu.

Vous aurez aisément compris le sens de ma question : avant de m’acheter un casque et un autocollant « Hell’s Angel », puis-je être certain que la moto est bien une pratique saine et dénuée de toute connotation gay ?

Publicité
Publicité
Commentaires
Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité