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Le petit monde de Stephanus
30 août 2011

Échecs sentimentaux à répétition. La cause est-elle à chercher au plus profond de mon passé ?

La semaine dernière, j’ai pris la décision de m'inscrire sur un site de rencontres en ligne, car j'en ai assez de vivre seul. Rentrer chez moi le soir, et n'avoir comme seul plaisir que de regarder Plus belle la vie, et comme seul repas qu'une boîte de raviolis ou de petit salé "Marque Repère" (ou équivalent), commence à me taper sur les nerfs. Si j'avais quelqu'un avec qui partager ma vie, je retrouverais mon domicile le cœur plus léger, en sachant qu'une petite fée du logis m'attend pour me faire des massages, me préparer de bons petits plats, et me faire couler un bain chaud garni de mousse parfumée au miel et au jasmin.

J’ai donc fait la connaissance, par le biais du réseau Internet, d’une charmante personne qui prétendait s’appeler Anne-Marie. J'ai immédiatement senti que nous avions les mêmes goûts, à tous points de vue (musique, cinéma, arts plastiques, théâtre, fast-food, couscous en boîte, etc.). Nous sommes passés très rapidement à des discussions plus intimes,  et c'est là que la donzelle m'a avoué son penchant pour la sodomie. Elle a même prétendu ne concevoir l'acte sexuel que « par la porte de derrière » (pour employer ses « propres » termes, le mot « propre » étant pour le coup très mal choisi).

Je n'ai jamais pratiqué ce que certains nomment communément « l'enculade », et je n’avais jusqu’à maintenant jamais pensé tester ce genre de coutume barbare.

Après avoir pesé le pour et le contre, je me suis finalement dit qu'il aurait été stupide de passer à côté de l'occasion de faire reluire une rondelle, et j'ai donc fait comprendre à Anne-Marie que je souhaitais la rencontrer physiquement, mais qu'il m'aurait été préalablement agréable qu'elle m'envoie une photographie. Lorsque j'ai ouvert le fichier qu'elle m'a transmis quelques heures après ma demande, j'ai déchanté en me rendant compte que j'avais été victime d'un canular, qu'Anne-Marie s'appelait en réalité Jean-Étienne, et qu'il arborait fièrement une moustache brune et une paire de roustons gros comme des œufs de dindon.

Une fois de plus, j'ai donc été dupé, et de la pire des manières qui soient.

J'ai donc ressenti ce soir le besoin d'aller boire un coup avec Gilbert et Jean-Michel, deux de mes collègues en qui j'ai entièrement confiance, dans l'idée de leur faire part de mon désarroi face à ces échecs successifs.

Nous avons commencé la soirée en parlant boulot, mais après deux pintes de Picon-bière, ma langue s'est déliée, et je me suis confié à eux en leur racontant dans les moindres détails mes piteuses aventures sentimentales et sexuelles.

J’ai hésité avant d’aborder ce sujet délicat et intime, de peur de me ridiculiser, d’autant que ces deux compères font partie de la trempe des séducteurs à qui tout sourit. Mais je ne voulais pas me priver de leurs conseils, et je leur ai donc relaté mes derniers déboires, récit qu’ils ont écouté avec la plus grande attention, avant de me donner leur avis.

D'après eux, ces déconvenues seraient dues à un manque de confiance en moi, qui émanerait d'une initiation aux joies de la chair ratée au cours de mon adolescence. Ils m'ont conseillé en conséquence de faire un travail sérieux d'introspection en rapport à l'apprentissage que j'ai pu faire de mon corps entre quinze et vingt ans.

Dans un premier temps, j'ai jugé cette idée complètement saugrenue, mais en rentrant chez moi, j'ai commencé à réfléchir à la manière dont je m'étais initié au sexe lorsque j'étais plus jeune, et je me suis rappelé qu'il existait un certain décalage entre mes pratiques et celles de mes camarades de lycée.

Ainsi, à l'âge ou beaucoup de mes congénères se délectaient du film pornographique de Canal Plus tous les premiers samedis du mois, j'accusais un certain retard, n'ayant même pas idée de l'apparence que pouvait prendre le sexe d'une femme. Il faut dire qu'à l'époque, papa était très strict, et rangeait systématiquement le décodeur dans une commode fermée à clef, qu'il gardait constamment dans la poche de son slip. Je devais donc me contenter de me masturber avec frénésie sur les pages « lingerie » du catalogue des 3 Suisses. Je me souviens, entre autres, d'une quadragénaire qui portait un ensemble violet assez sexy, et qui fut le support de nombre de mes plaisirs solitaires.

En outre, alors que certains de mes condisciples fantasmaient déjà sur les numéros de Play Boy prêtés par leurs grands frères, je m’astiquais le chibre sur certains articles « olé-olé » présentés dans les numéros de Science et Vie Junior (notamment, un reportage assez intéressant sur le cancer du sein, avec photos de mamelons qui hantent encore mes nuits, tant leur taille me rappelait ceux de ma cousine Suzanne, une Berrichonne bien en chair, mais néanmoins désirable).

Vous aurez donc compris que mon initiation au sexe fut chaotique, lente, et semée d'embûches.

Ce retard à l’allumage peut-il être à l'origine de mes difficultés d’aujourd'hui à « serrer de la donzelle » ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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