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Le petit monde de Stephanus
20 septembre 2012

Retour inévitable au domicile parental. Comment leur annoncer cette nouvelle détonante ?

Comme vous le savez, si vous suivez un minimum les épisodes de ma – trépidante – vie, je suis dorénavant au chômage, et je perçois donc aujourd’hui soixante pour cent de mon ancien salaire, soit environ trois mille cinq cents euros nets. Ce maigre revenu n’est pas à même de m’assurer un train de vie confortable. Entre le loyer de mon appartement de six pièces situé dans un quartier chic de la capitale bretonne, le remboursement du crédit que j’avais contracté pour l’achat de mon dernier quatre-quatre, les frais de repas, de vêtements, et les virées en discothèque, je pense que ce minuscule pécule versé mensuellement par les Assedic ne suffira pas à tout couvrir.

En conséquence, j’envisage potentiellement de rendre mon appartement et de retourner m’installer provisoirement chez mes parents.

Ceci me permettrait de mettre un peu d’argent de côté, en attendant de retrouver un emploi digne de ce nom.

Bien entendu, ce retour au domicile parental ne sera pas sans inconvénient : il faudra que j’apprenne à supporter les obscénités débitées par mon père à longueur de journée. Il faudra également que je tienne compagnie à ma mère et que je subisse ses monologues incessants et pénibles.

Le plus dur sera sans doute de m’adapter à leur rythme de vie, réglé comme du papier à musique.

En bon miliaire à la retraite, papa sonne le réveil au clairon tous les matins à six heures trente, juste avant le lever du drapeau français réalisé sur un mât de fortune qu’il a planté dans le jardin, et devant lequel il entonne fièrement la célèbre chanson d’Eddy Mitchell Allumer le Feu.

Le déjeuner commence à midi pile, et la table doit être débarrassée pour midi trente, heure à laquelle papa allume la télé pour regarder un film pornographique des années 60 sur son vieux magnétoscope, pendant que maman fait la vaisselle en écoutant RTL.

Le soir, l’apéritif est servi juste avant le dîner, de manière à ce que celui-ci puisse débuter à partir de dix-neuf heures. Après le repas, qui se termine vers dix-neuf heures vingt, maman vaque à ses occupations (ménage, repassage, tricot), tandis que papa va boire un dernier coup au bistro avec ses amis de la milice de quartier. Il rentre en général sur les coups de vingt heures pour regarder le bulletin d’informations présenté par Laurence Ferrari, qu’il nomme lui même « la blondasse à gros nibards ». Puis, vers vingt et une heures, il rejoint maman dans la chambre, où il l’honorera ou non, en fonction de ses envies, de son état de fatigue et de son taux d’alcoolémie.

Il est clair qu’un emploi du temps aussi strict et segmenté me fait un peu peur, moi qui ai pris l’habitude de mener une vie de bohème, m’enivrant au quotidien de liberté, et ayant appris au fil des ans à m’affranchir de toutes les contraintes que l’on m’avait imposées au cours de ma difficile jeunesse. Mais je redoublerai d’efforts, quitte à dompter mon impertinence et mon esprit libertaire pour m’adapter à cette vie martiale.

Dernier problème (de taille, comme ma bite) : il me reste à annoncer la nouvelle à mes parents.

Autant ma mère sera ravie de voir revenir son petit sous le toit familial, autant mon père risque d’être circonspect et réticent. Persuadé que je suis homosexuel, et convaincu qu’il s’agit d’une maladie qui s’attrape par le toucher, il ne souhaitera sûrement pas prendre le risque de m’accueillir chez lui.

Pour contrer ce problème, j’ai imaginé louer une prostituée sur une longue durée, en la faisant passer pour ma compagne, ce qui dissiperait les a priori de papa quant à mes orientations sexuelles et le pousserait sans aucun doute à accepter de nous héberger pendant quelques temps, d’autant qu’il verrait là une bonne opportunité de se « farcir une jeunette » (pour employer son vocabulaire). Cependant, je n’ai aucune idée du coût de ce type de location, et j’ai bien peur que cela me revienne plus cher que le prix actuel de mon loyer.

Ultime alternative : profiter du long week-end de Pâques pour me rendre en discothèque, draguer une fille très jeune et très naïve (genre lycéenne), et la persuader de s’installer avec moi chez mes parents.

Quelle option devrais-je privilégier afin de surmonter le problème paternel et négocier au mieux ce nouveau tournant dans ma vie ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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