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Le petit monde de Stephanus
5 février 2012

Chansons pour enfants. Pourrait-on arrêter de prendre nos têtes blondes pour des imbéciles ?

J'ai, tout à l'heure, déjeuné chez une de mes sœurs (la plus âgée).

Arrivé vers midi trente pour l'apéritif, nous nous sommes installés dans son salon, et avons commencé à grignoter chips et noix de cajou de marque Jack Benoit, tout en nous désaltérant d'un apéritif anisé additionné d'un trait de Suze (je vous conseille d'essayer ce breuvage divin).

Tandis que nous nous affairions à vider nos verres et les petits récipients qui contenaient les amuse-gueules, mes deux neveux s'amusaient à courir partout dans l'appartement, en soufflant, l'un dans un petit saxophone en plastique, l'autre dans une flûte à bec qui avait dû servir à ma sœur pour ses cours de musique au collège.

Le fait est que le tintamarre produit par les deux diablotins couvrait intégralement la voix de mon aînée et de son mari et, n'osant pas leur faire répéter toutes leurs phrases, je me contentais d'acquiescer à chaque fois que l'un ou l'autre semblait me dire quelque chose. La situation devenait fort inconfortable et particulièrement gênante, ma sœur et mon beau-frère semblant de plus en plus circonspects face à mes hochements de tête incessants.

Le vacarme gagnant en intensité au fil des minutes, j'ai fini par demander assez crûment aux deux garçonnets de baisser d'un ton. Pour être tout à fait franc et précis, je dois avouer que j’ai utilisé un vocabulaire à la limite de la grossièreté.

Visiblement gênée par les mots que j’avais employés, ma sœur a tout de même abondé dans mon sens, et pour qu'ils se calment plus rapidement, les a installés dans un fauteuil, après avoir mis un disque compact (CD) de comptines et musiques enfantines dans la platine laser.

Et c'est là que je suis rentré dans la cinquième dimension (les plus jeunes d’entre vous diraient plus trivialement que la situation est partie « en sucette », voire « en couille »). En effet, n'arrivant pas à m'intéresser à ce que me racontait mon beau-frère à propos des seins magnifiquement galbés (selon lui) de Laurence Parisot, je me suis concentré sur les paroles des chansons qu'écoutaient les deux petits cons, et je dois vous avouer que l'une d'entre elles m'a paru complètement aberrante !

Il y est question d'un petit homme qui habite une maison étrange, qui serait – soi-disant – construite en carton ! Ayant longuement travaillé dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics (BTP), je sais pertinemment qu'il est rigoureusement IMPOSSIBLE de construire une maison en carton ! Il s'agit d'un matériau qui présente une trop faible résistance mécanique, aussi bien à la compression uniaxiale qu'à la traction par flexion, sans parler de sa haute sensibilité à l’eau.

L’interprète de la chanson ne s'arrête pas – malheureusement – à cette incohérence, et par la suite, il prétend que les escaliers de la maison seraient (le conditionnel s'impose, une fois de plus) en papier ! Pour les mêmes raisons que précédemment, il est IMPENSABLE de bâtir des escaliers en papier, étant donné que les caractéristiques intrinsèques de ce matériau sont inférieures à celles du carton, évoquées ci-dessus.

Il s’agit là de deux aberrations scientifiques et techniques particulièrement intolérables. C’est à croire que l’imbécile qui a écrit cette chanson, ainsi que le trou-du-cul – et je pèse mes mots –  qui ose l’interpréter, n’ont jamais assisté à la construction d’une maison.

J’étais d’autant plus scandalisé que mes deux neveux semblaient écouter très attentivement la comptine, prenant sans aucun doute les paroles pour argent comptant.

Je ne comprends pas que l'on puisse distiller de telles inepties auprès de nos enfants. Qu'on ne vienne pas s’étonner que les jeunes soient incompétents, qu'ils aient du mal à trouver du travail, et qu’ils se vautrent dans la consommation de produits stupéfiants !

Pour endiguer ce danger, il me paraît plus que nécessaire que l’éducation des bambins ne soit pas parasitée par l’apprentissage de ritournelles débilitantes. Ne pourrait-on pas enseigner à nos enfants, dès leur plus jeune âge, des chansons intelligentes, qui leur permettront plus tard de s'insérer sur le marché de l'emploi et d’accroître la productivité des entreprises françaises ?

Pour ce faire, n’est-il pas nécessaire d’associer les principaux syndicats patronaux à l’écriture des comptines enfantines ?

 

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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