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Le petit monde de Stephanus
12 août 2013

Pratiques sexuelles. Peut-on éviter de tomber dans la routine et la monotonie ?

En déplacement dans le Limousin, j’ai consacré mon après-midi à essayer de comprendre un agriculteur qui me parlait avec un fort accent local, et dont l’odeur se rapprochait plus d’une vieille andouillette séchée que d’une jonquille humectée par la rosée du matin. J’ai donc passé une bonne partie de la journée à me boucher le nez, et à faire mine de l’écouter et de prendre en considération ses doléances, alors que je ne pipais pas un mot de ce qu’il essayait de me dire, d’autant plus que les sons qui sortaient de sa bouche se trouvaient parasités par le morceau de tabac à chiquer qu’il mâchonnait sans discontinuer. Tout ça pour vous dire que le métier d’assureur n’est vraiment pas de tout repos, mais là n’est pas le propos de ma question du jour.

Depuis plusieurs semaines, j’ai renoué avec la réussite en matière sentimentale. Bien que mon histoire avec Lucille se soit terminée « en queue de poisson », elle a finalement décidé de me donner une seconde chance.

Pour résumer, je pense être de nouveau sur la pente ascendante pour ce qui concerne ce que nous pourrions appeler pudiquement « les choses de la chair », et je me pose justement des questions concernant mes pratiques, car en termes de fornication, j’ai entendu dire qu’il convenait de varier les plaisirs.

Or, sans être quelqu’un qu’on pourrait qualifier de routinier ou de « vieux jeu », je dois dire que j’ai parfois tendance à sombrer dans certaines facilités. J’ai ainsi pu remarquer, de par mes nombreuses expériences passées, que les femmes semblaient aimer principalement deux positions, qui sont le missionnaire et la levrette. En conséquence, je ne pratique quasi-exclusivement que celles-là.

Cependant, j’ai entendu parler de certaines pratiques un peu exotiques, où l’homme serait allongé sous sa partenaire, qui se trouverait donc en posture de domination. Au premier abord, ce genre de choses me rebute, car il me paraît incongru que la femme puisse être en position de force au court d’un rapport sexuel. Toutefois, je n’ai pas l’esprit obtus, je suis plutôt ouvert à la nouveauté, et donc tout à fait prêt à expérimenter ces pratiques, quitte à revenir à quelque chose d’un peu plus traditionnel si cela ne me convenait guère.

Par ailleurs, certaines personnes de mon entourage m’ont affirmé avoir pris coutume de pimenter l’acte charnel avec des aliments. Comme pour les positions barbares susmentionnées, cette idée m’apparaissait a priori totalement malvenue. L’utilisation de nourriture à des fins purement sexuelles serait en effet de nature à choquer les âmes les plus sensibles et les plus prudes.

Pour autant, je ne vois pas pourquoi il faudrait se priver de nouveautés qui permettent de briser la monotonie du couple, et j’étudie donc la possibilité de les mettre en pratique avec ma prochaine maîtresse, en lui enduisant certaines parties du corps avec des mets culinaires. Cependant, j’hésite encore concernant le choix des victuailles à utiliser. Il est évident que la moussaka, le gratin dauphinois ou encore la tourte au saumon sont à bannir car ils risqueraient de brûler sévèrement ma partenaire. En revanche, que penser d’un flanc aux pruneaux, d’un bon vieux pâté de campagne, voire de quelques tranches de salami ?

Enfin, le dernier point que je souhaiterais aborder est l’échangisme, une pratique en voie d’expansion, et que semblent choisir de plus en plus de couples décomplexés. Personnellement, je n’ai rien contre, surtout si la donzelle qu’on me demande de « secouer » est plus attirante que celle que je propose d’échanger. Néanmoins, l’idée de me retrouver nu devant un autre homme me terrifie. Il m’est très difficile d’envisager avoir une érection devant un représentant de la gent masculine, car j’aurais peur que cela soit pris comme une invitation implicite à me « fourrager le rectum », si vous me passez l’expression.

En outre, n’est-il pas hasardeux de « prêter » ainsi ma propre partenaire à un ami, au risque que celui-ci fasse mieux l’amour que moi et que ma concubine se rende compte de mon statut de piètre baiseur ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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