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Le petit monde de Stephanus
5 novembre 2013

Emplettes tardives. Les supermarchés de la région sont-ils ouverts en début de soirée ?

Bien le bonsoir, fidèles lecteurs, sans oublier mes charmantes lectrices, sur les lèvres desquelles je me permets de déposer les baisers les plus amicaux, avec toutefois une légère envie de leur ôter leur culotte, car vous n’ignorez pas que je suis ce que certains jeunes appellent un « chaud-du-zgueg ».

Veuillez m’excuser pour cette entrée en matière pour le moins décalée, mais je dois vous avouer que je viens de vivre un épisode qui m’a franchement excité, au point que je ressens toujours des douleurs au niveau de ce que nous appellerons pudiquement « mon membre », qui a subi un afflux sanguin des plus abondants.

Je m’explique : j’étais, comme tous les mardis vers dix-neuf heures, occupé à me faire cuire des nuggets de poulet de marque Carrefour Discount.

J’ouvrirai à ce stade une petite parenthèse pour vous faire part de quelques précisions sur mes rituels culinaires et mes réflexes de consommateur.

Premièrement – et je sais que cela en fera sourire plus d’un – je me concocte systématiquement des menus fixes pour chaque jour de la semaine. Ainsi, le lundi, je me délecte en générale d’une paëlla, le mardi c’est nuggets, le mercredi petit-pois paupiettes, le jeudi c’est choucroute, le vendredi – comme vous pouvez vous en douter – c’est le jour du poisson, et le week-end, cela peut varier, mais je me bâfre en général de charcuterie. Vous jugerez peut-être que j’ai des manies de vieux garçon, mais si je ne varie guère mes habitudes alimentaires, c’est que je déteste sortir des sentiers battus de peur de prendre le mauvais pli. J’aime particulièrement tout ce qui est carré, net et sans bavures. Ce trait de caractère est très certainement lié au bagage culturel de ma famille, au sein de laquelle on aime tout ce qui est dans la norme, mais où l’on se méfie de tout ce que l’on juge hors du commun, comme par exemple les drogués, les Boliviens, ou encore les punks.

Secondement, concernant mes habitudes de consommateur, je ne vous cacherai pas que j’achète systématiquement ma nourriture au magasin Carrefour Market du quartier des Sablons, car l’on y trouve les caissières les plus sensuelles de toute la métropole mancelle, notamment une petite bombe prénommée Samira, dont la pureté du sourire n’a d’égal que la grosseur des mamelles.

Tout cela pour vous dire que nous sommes mardi soir, et que j’étais donc occupé à cuisiner ma douzaine de nuggets achetés à bas prix, lorsque je me suis rendu compte que j’entendais des cris semblant provenir de l’appartement voisin. M’approchant de la cloison qui sépare nos deux logements, j’ai également constaté que des bruits plus sourds, ressemblant à des coups portés sur le mur à intervalles réguliers, agrémentaient les hurlements dont le caractère aigu indiquait clairement qu’il s’agissait de ceux d’une personne de sexe féminin.

J’ai donc collé mon oreille contre cet écran opaque en parpaings de quinze centimètres, et j’ai compris que mes voisins étaient en pleine activité sexuelle. Au fur et à mesure que les cris de la femme montaient en intensité, j’ai fini par distinguer les expirations rauques d’un homme passablement excité, tandis que leur lit cognait de plus en plus fort contre la cloison. D’autres bruits rythmés venaient compléter cette musique charnelle, et j’imaginais que l’homme était vraisemblablement en train de claquer le fessier de sa dulcinée, tel un joueur de tam-tam ivoirien sur le marché du Caire. Autant vous dire que tout cela commençait à me démanger le slip, au point de me donner envie de déboutonner mon pantalon Ralf Lauren, tout en me caressant le zob de la main gauche.

Les insultes que l’homme lançait à sa compagne rajoutaient une touche pittoresque à ce tableau érotico-sonore. Les noms d’oiseaux devenaient de plus en plus vulgaires, ce qui n’a fait qu’accroître mon excitation, celle-ci atteignant son apogée lorsque j’ai entendu la femme se faire traiter de « vieille catin qui aime la pine » (Une fois encore, je sens que je vais m’attirer les foudres des féministes, qui ne manqueront pas de me taxer de machisme. Je leur rétorquerai que certaines personnes du sexe faible aiment ce que l’on appelle couramment « le sexe brutal », et qu’il est malvenu de juger les pratiques des autres. Après tout, comme disait le truculent Monsieur Drumond dans la célèbre série Arnold et Willy, « il faut de tout pour faire un monde »).

Atteignant un niveau d’excitation proche de l’extase, j’ai fini par décharger, en un râle de soulagement et de libération. Alors que j’attrapais un torchon à vaisselle pour m’éponger le bout du tuyau, j’ai senti une odeur de brûlé et j’ai alors compris que mon repas venait de partir en fumée. Fonçant dans la cuisine, j’ai en effet découvert douze morceaux de poulet calcinés gisant au fond de la poêle.

Je n’ai plus rien à manger dans mon réfrigérateur et mon petit ventre crie famine. Où pourrais-je trouver, sur la commune du Mans (72), un supermarché ouvert après vingt heures ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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