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Le petit monde de Stephanus
15 janvier 2014

Organisation d'un festival « hip-hop ». Que faire pour me protéger efficacement ?

Je dois vous annoncer une très mauvaise nouvelle : un festival de musique doit se tenir ce week-end à quelques encablures de mon domicile.

Je suis quelqu’un de très ouvert et j’ai souvent manifesté auprès de vous mes qualités de promoteur de tous les styles musicaux, qu’il s’agisse d’artistes traditionnels (comme par exemple les Compagnons de la Chanson), de chanteurs de variété française (Roch Voisine) et même d’artistes plus décalés, voire carrément « underground » (je pense notamment à Renan Luce).

Pour autant, je ne vous cacherai pas que certaines formes de culture restent à mes yeux incompréhensibles. En l’occurrence, la manifestation qui doit avoir lieu à proximité de mon domicile est un festival de musique « hip-hop », ce qui implique nécessairement des risques de débordements.

Vous n’êtes pas sans savoir, en effet, que ce genre musical, né dans les bidonvilles jamaïcains et contaminant peu à peu l’Europe à partir des années 2000, véhicule une violence explicite et assumée. De fait, cette musique est aujourd’hui essentiellement écoutée par de jeunes gens habitant dans les quartiers dits « sensibles », où les armes circulent librement, et où les seringues remplies de marijuana jonchent les caniveaux. Il est également de notoriété publique que les concerts de « hip-hop » sont souvent émaillés d’incidents plus ou moins graves, au cours desquels cette jeunesse désœuvrée laisse s’exprimer ses instincts les plus primaires, par des actes d’une barbarie parfois inouïe. Vous me direz qu’il ne faut pas forcément accorder de crédit à ce type de rumeur, mais j’ai entendu dire que les prestations du rappeur MC-Soleil étaient systématiquement suivies d’agressions de vieilles dames et de bris de vitrines. J’ai eu des échos similaires à propos des concerts d’Alpha Blondy.

Ne souhaitant pas rester arc-bouté sur des préjugés et préférant me forger une opinion sur des bases concrètes et précises, j’ai pris la décision de me familiariser un peu plus avec ce genre musical, en empruntant un disque du groupe Manau (jeunes rappeurs bretons) à la médiathèque de mon quartier. J’ai été horrifié à l’écoute des paroles scandées par ces « artistes », l’emploi des guillemets étant indispensable tant le mot apparaît bien mal choisi pour qualifier ces jeunes gens. Leurs textes sont de véritables appels au bouleversement de l’ordre établi et à la destruction de nos villes. Il est même surprenant que ces individus soient encore en liberté.

Vous comprendrez donc mes craintes vis-à-vis de l’organisation de ce festival « hip hop », qui risque d’engendrer l’afflux de jeunes en treillis, les poches pleines de drogue et de machettes.

J’ai écrit à la municipalité du Mans (72) pour leur faire part de mes appréhensions, mais personne n’a daigné me répondre, et je soupçonne d’ailleurs le conseil municipal d’être infiltré par des bolcheviques, voire par des syndicalistes de la CFDT (Confédération Française Démocratique du Travail).

Face à cette inertie inacceptable, je ne veux pas rester les bras ballants, à attendre que ces sauvageons viennent brûler nos quatre-quatre et chier dans nos jardins. La passivité des autorités et des pouvoirs publics ne doit en rien entamer notre détermination à nous défendre face à cette jeunesse décadente et ultra-violente.

Pour ce qui me concerne, j’ai réfléchi à un plan d’urgence visant à protéger mes biens : ainsi, j’ai prévu de placer des tessons de bouteille sur le muret de mon balcon, pour empêcher toute personne mal intentionnée de pénétrer chez moi.

Ne bénéficiant pas d’un parking souterrain, j’envisage de louer un berger allemand pour le week-end et de l’attacher, par le biais d’une laisse, à un piquet jouxtant ma voiture, afin de décourager les jeunes qui tenteraient de dégrader ou de subtiliser mon véhicule.

Enfin, pour pallier le pire, j’ai également demandé à Michel, l’un de mes collègues, de me prêter une arme automatique de fabrication israélienne, dans le cas où je serais obligé de faire fuir des hordes de délinquants avinés (je précise à cet effet que j’habite au troisième étage, ce qui me confère des angles de tir particulièrement intéressants).

Afin que tous les locataires de mon immeuble soient sensibilisés aux risques inhérents à la tenue de ce festival, j’ai en outre prévu de distribuer des petits tracts dans les boîtes aux lettres. Toutefois, après avoir consulté le nom des différents occupants de l’immeuble, je me suis rappelé que l’un d’entre eux avait un patronyme à consonance africaine. Il s’agit de Jimmy M’Bala, un locataire du troisième étage qui semble assez musclé et qui porte fréquemment un sweat-shirt à capuche, ce qui me laisse dire qu’il doit certainement écouter des groupes tels que Benny B et Tryo.

Serait-il vraiment judicieux de le rendre destinataire de mon tract ? Ne risque-t-il pas de se sentir attaqué et d’avoir une réaction démesurée, qui pourrait – à l’extrême – le pousser à me violenter ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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