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Le petit monde de Stephanus
22 mai 2014

Location de véhicule. Quels sont les prix couramment pratiqués en Province ?

J’avais rendez-vous hier après-midi en périphérie de Tours (37), pour y régler un problème de remboursement auprès de l’un de nos clients. Pour être plus précis, le but de ma visite était de négocier à la baisse le montant de son indemnité, tout en gardant de bonnes relations avec l’assuré.

J’entends déjà d’ici les critiques d’individus naïfs, qui ne feront que rabâcher les sottises stéréotypées que l’on peut lire sur certains sites Internet, et qui prétendent que les assureurs sont tous des voleurs, certains indélicats allant même jusqu’à parler « d’enculés de leur race ». Je ne souhaiterais pas rentrer dans cette polémique car cela n’est pas l’objet de ma question du jour, mais je tiens juste à rappeler que les assureurs ont aussi des employés à nourrir et que le plein de mon véhicule à quatre roues motrices ne risque pas de se faire si l’on jette l’argent par les fenêtres, en indemnisant de manière conséquente des assurés trop enclins à se faire plaindre pour un oui ou pour un non. Pour couper court à la discussion et être concis, je dirai que les arnaqueurs ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

Bref, j’avais rendez-vous avec un certain Monsieur Henri, et la négociation s’annonçait âpre car ayant préalablement conversé avec lui au téléphone, je sentais bien qu’il était du genre à « défendre son bout de gras » (comme dirait Jean-François Copé, sympathique sociologue connu pour son franc-parler et son regard bleu-marine).

Étant arrivé dans la commune de résidence de Monsieur Henri environ une demi-heure avant notre rendez-vous, j’ai pris soin d’aller en reconnaissance et de passer discrètement en voiture devant son domicile. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai constaté que le quartier isolé dans lequel résidait notre assuré était une zone d’habitat pour les gens du voyage. Au fur et à mesure que j’avançais dans la rue, je découvrais de vastes maisons de style rococo, avec des cours immenses dans lesquelles stationnaient moult caravanes attelées à des fourgonnettes blanches.

Arrivé devant le numéro vingt-six de la rue, lieu de résidence de Monsieur Henri, j’ai pu m’apercevoir avec effroi que l’intérieur de sa propriété était du même acabit, ce qui ne m’a pas rassuré, les perspectives d’avoir à expliquer à un forain que la compagnie allait lui verser moins d’argent qu’il n’en attendait n’étant pas pour me réjouir. Vous n’êtes pas sans savoir que ces gens-là ont le sang chaud et qu’ils ont tendance à sortir leur coutelas aussi vite que certains latinos sortent leur flûte de pan.

Étant donné qu’il me restait une poignée de minutes avant mon rendez-vous, j’ai eu l’idée d’aller à la grande surface la plus proche, afin d’acheter une panoplie qui permettrait – tout du moins le pensais-je – d’amadouer ce client coriace.

 J’ai trouvé mon bonheur au magasin Auchan, où je me suis procuré en vitesse un poncho, une guitare, et un CD (disque compact) des Gipsy Kings, puis je suis retourné chez Monsieur Henri, en ayant pris soin d’introduire le disque dans mon autoradio dont le volume était poussé au maximum, et en posant ostensiblement la guitare sur la plage arrière de ma voiture.

À peine avais-je franchi le portail du jardin que Monsieur Henri, probablement alerté par la musique, est sorti de chez lui, présentant un air inquiet. Moi qui m’attendais à rencontrer un homme bronzé avec des dents en or et une chemise blanche laissant entrevoir un torse velu, tel un Bernard Henri-Lévy venu des Carpates, j’ai eu la surprise de constater que Monsieur Henri était en fait un petit quinquagénaire trapu et roux.

Lorsqu’il m’a vu sortir de la voiture vêtu du poncho en laine aux couleurs criardes, il a dû croire que j’étais un VRP (Voyageur Représentant Placier), puisqu’il s’est mis à hurler en ma direction qu’il n’avait besoin de rien et qu’il fallait que je déguerpisse. J’avais dans l’idée de protester en lui expliquant qu’il y avait méprise et que j’étais bel et bien l’assureur avec qui il avait rendez-vous, mais voyant que je ne reprenais pas instantanément le volant, Monsieur Henri a détaché son doberman en lui ordonnant d’aller me « bouffer les couilles » (sic).

Prenant acte que je n’arriverais pas à lui faire comprendre qui j’étais réellement avant que le canidé ne vienne effectivement me mâchouiller les roustons, la seule solution valable était donc de regagner mon véhicule illico presto (comme on dit au Portugal), et de quitter les lieux, ce que j’ai fait avec rapidité et fluidité malgré ce putain de poncho qui m’empêchait de courir.

Il est bien évident que je ne suis pas revenu chez Monsieur Henri. Je l’ai appelé pour m’excuser de ne pas m’être présenté au rendez-vous, prétextant que je souffrais d’une phlébite.

Nous avons prévu de nous voir la semaine prochaine et il va donc falloir que je retourne à son domicile, mais il est hors de question que j’y aille avec le même véhicule, car il risquerait alors de comprendre que l’individu qui s’est présenté chez lui affublé de ce ridicule accoutrement n’était autre que moi.

Ma question est donc la suivante : quel est le prix moyen de location d’une voiture (type berline) à la journée ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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