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Le petit monde de Stephanus
8 juillet 2012

Remords de la part de la femme aimée. N'est-il pas nécessaire que je lui dicte mes conditions ?

Comme vous le savez, je suis le genre d’homme à me poser constamment des questions, à être tiraillé par des dilemmes sans issue. C’est donc le doute qui motive une fois de plus ma prose ce jour.

Car à ma grande surprise, Michèle m’a rappelé tout à l’heure pour me faire part de ses regrets par rapport à notre conversation téléphonique de la semaine dernière. Elle a imploré mon pardon, m’affirmant que sa décision de mettre fin à notre histoire avait été prise sous le coup de l’énervement, et après absorption de plusieurs bières (dont quelques « 33 Export » agrémentées d’un trait de grenadine et d’un zeste de limonade). Au final, elle souhaiterait que nous nous redonnions une chance de relancer cette belle relation. Elle m’a en outre promis qu’elle ferait des efforts pour que nous nous épanouissions, en faisant notamment en sorte que notre passion soit placée sous le signe de la confiance mutuelle.

J’ai sauté sur l’occasion, et lui ai donc avoué que je l’avais vue quelques semaines plus tôt au bras d’un jeune homme d’origine africaine. D’une voix parfaitement décontractée, elle m’a assuré qu’il s’agissait d’un de ses cousins martiniquais, et que le long baiser qu’ils avaient échangé en pleine rue n’était qu’une manifestation d’affection familiale très courante dans la tradition créole. J’ai franchement du mal à la croire sur ce coup là, mais je l’aime trop pour ne pas essayer de lui pardonner, et j’ai donc décidé de lui laisser une seconde chance, tout en continuant à la surveiller pour être sûr et certain qu’elle ne va pas s’envoyer en l’air avec le premier cousin venu. Je n’exclus pas, par ailleurs, de mettre un détective privé sur le coup, afin de vérifier le lien de parenté supposé entre Michèle et l’homme au quatre-quatre bleu métallisé.

Néanmoins, j’ai fait en sorte que ma voix ne trahisse pas mes doutes, et j’ai continué la conversation téléphonique en laissant entendre que l’incident était clos. Nous nous sommes donc quittés en nous susurrant des mots d’amour presque cochons, et en nous donnant rendez-vous samedi après-midi, place de la Mairie à Rennes (35), à côté du petit manège à chevaux de bois.

Après ce coup de fil, je n’ai pu m’empêcher d’appeler Jean-François, le commercial de mon entreprise dont je vous ai souvent parlé, pour lui demander ce qu’il en pensait. Il m’a dit, utilisant son inimitable ton rugueux, que selon lui, Michèle s’était bien « foutu de ma gueule » mais qu’il ne fallait pas forcément lui en tenir rigueur. Toutefois, il m’a conseillé de prendre l’ascendant sur elle, histoire de lui montrer « qui porte la culotte » (je ne fais que retranscrire ses propres paroles, je tiens à le préciser. Je n’oserais jamais, pour ce qui me concerne, utiliser un langage aussi peu châtié). Pour faire simple, il m’a affirmé qu’il serait nécessaire de la bousculer la prochaine fois que je la verrai.

J’ai souhaité en savoir plus, et lui ai donc demandé ce qu’il entendait par «  bousculer », mais il m’a répondu qu’il était de mon ressort de faire travailler mon imagination, tout en me précisant énigmatiquement que le verbe « bousculer » se mariait bien avec le verbe « enculer ».

Après m’être creusé la tête, j’ai imaginé un petit scénario qui pourrait faire son effet et qui aurait surtout pour objectif de m’aider à reprendre le dessus au sein de notre couple. J’ai dans l’idée d’aller boire un verre avec elle samedi après-midi, puis de lui proposer de venir chez moi pour étancher nos inavouables envies. Et c’est là que je mettrai mon plan à exécution : lorsque nous aurons pénétré dans le vestibule de mon appartement, je la pousserai violemment sur le canapé, puis je lui arracherai sa jupe et son slip pour la pénétrer sauvagement en la traitant de tous les noms d’oiseaux qui me passeront par la tête, quitte à me documenter préalablement sur les insultes qu’il est coutume de proférer au cours de l’acte charnel.

Certes, il s’agit d’une méthode un peu rugueuse, mais je pense que cette petite « pétée animale » (comme aurait pu le dire le célèbre amuseur public Georges Beller) pourrait m’aider à retrouver un peu de crédibilité, et surtout, à lui montrer que c’est moi qui domine et qu’il serait donc malvenu de tenter des coups fourrés comme celui qu’elle a pu me faire par le passé en couchant avec l’autre Guadeloupéen.

Ce scénario est-il trop brutal, ou au contraire trop doux ? Faut-il que je prévoie l’utilisation d’un fouet ou d’un martinet ?

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Le petit monde de Stephanus
  • Stephanus, le chaînon manquant entre Guy des Cars et Chimène Badi. Stephanus, ça se lit comme un bon Marc Lévy. Stephanus, c'est bon comme du bon pain, c'est plus authentique qu'un film de Guillaume Canet, et plus parfumé que la foune de Nadine Morano.
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